vendredi 22 décembre 2017

Poème express n° 703

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mercredi 20 décembre 2017

L Suel à l'aveuglette en 2001 avec William Burroughs et Julien Blaine (2/5)

3.
William S. Burroughs "K-9 was in combat with the Alien Mind-Screens"
William Burroughs, je connais tellement bien sa voix. J'avais vu une photo de lui dans un dossier du Magazine Littéraire, le n° 2 en 1967, je pense. C'est seulement trois ans plus tard que j'ai pu lire ses livres. Et depuis, je crois bien que je les ai tous lus, jusqu'au dernier, Ultimes paroles, lu cette année avec beaucoup d'émotion.
J'ai tout de suite essayé et adopté le cut-up. C'est beaucoup plus satisfaisant que l'écriture automatique des surréalistes. L'idée de couper dans des textes existants, de les manipuler, d'utiliser le "hasard" pour produire des images et stimuler l'imagination, détruire les discours imposés, briser les lignes d'association, comme le dit Burroughs, recycler de la littérature morte, écrire avec une paire de ciseaux ou un cutter, tout ça me convient parfaitement, dans ce monde, à cette époque. C'est une évidence de dire que nous vivons sur ce mode cut-up, du collage, du mixage des productions, des sensations ; le tout est de s'en rendre compte, d'être en éveil, toujours, à chaque instant et de s'en servir...

Comment as-tu découvert le cut-up et qu'a t-il représenté pour toi ?

Je viens d'écrire un opuscule intitulé Coupe-Carotte, dans lequel je présente ma pratique du cut-up et comment celui-ci a influencé mon écriture entre 1972 et 1997. Ce petit volume doit paraître prochainement aux Éditions Derrière La salle De Bains. Voici en gros les divers aspects qu'a pris cette forme de travail du texte au cours des années et des expérimentations successives. J'avais déjà utilisé la méthode dada des mots placés dans un chapeau et transcrits dans l’ordre de leur apparition. Ensuite, je suis passé au cut-up classique réalisé à partir de pages de mes carnets de notes dans les années 70 (pages coupées en 4 et scrupuleusement ré-assemblées selon les principes mis au point par William Burroughs et Brion Gysin). Allant plus loin, j'ai testé le cut-up de cut-up avec effets sonores ajoutés (tout ce travail était mené parallèlement à l'usage du magnétophone à bande, découpes, manipulations, épissures, toutes choses qu'on fait aujourd'hui d'un mouvement de souris). J'ai aussi pratiqué le cut-up mental. Par exemple, en prenant des notes, dans un train, dans une réunion,... La prise de notes se fait automatiquement, donc, en sautant des mots et des phrases. Le sens n’a aucune importance (on écrit ce que l’on entend au moment où l’on écrit) d’autant que s’ajoutent aux bribes du discours initial, des considérations personnelles sur le cadre de l’action (lieu, bruits, odeurs...) et sur les particularités des protagonistes.
Je suis arrivé au poème express lorsqu'au lieu de couper, j'ai commencé à raturer les textes, à caviarder les pages, depuis les tracts politiques ou syndicaux, jusqu'aux prospectus publicitaires en passant par les romans à succès... Le poème express est, comme le cut-up (!), une réponse à l’angoissante (hum !) question de la page blanche, puisqu’il commence à partir d’une page déjà écrite, imprimée, le plus souvent, page arrachée d’un roman d’amour ou d’un roman policier. Il suffit de biffer le maximum de mots, de lignes jusqu’à arriver à une combinaison satisfaisante pour l’esprit ; une autre façon de briser les lignes d’association...
Le mixage dérive du cutup, lorsqu'on mélange des bribes de journal avec par exemple, des paragraphes découpés dans un roman pornographique. Le même procédé permet aussi la création de situations pseudo-romanesques. Ainsi, j'ai rédigé un court roman expérimental intitulé Le Lapin mystique dont les deux premiers chapitres ont été composés en mixant quelques pages d’un roman policier de Mickey Spillane avec des lettres de la carmélite Xavérine de Maistre. Le reste du roman a pour fonction de justifier les "bizarreries" initiales. Le résultat donne une intrique cyclique puisque le livre achevé, on peut le relire dans une optique "logique".

Qu'est-ce que l'écriture justifiée (comment t'est venue l'idée, etc ) ?

L'écriture en vers justifiés que je préfère maintenant appeler vers arithmogrammatiques (l'expression est de Jean-Pierre Bobillot) est presque une forme de cut-up inversé. Le nombre de caractères dans chaque ligne (vers) est déterminé à l'avance en fonction du sujet. On ne compte pas les syllabes ou les mots, on compte les signes typographiques. L'idée m'en est venue alors que je réalisais à la machine à écrire les maquettes de mon magazine Starscrewer. Pour un texte de Claude Pélieu, je voulais obtenir cet effet de justification, alignement du texte des deux côtés comme dans les magazines. On fait cela maintenant d'un mouvement de souris (bis). Mais pour y parvenir avec une vieille Underwood, il fallait ajouter un espace ici, en enlever un là... J'ai alors imaginé d'écrire des textes dont les lignes seraient exactement de la même longueur. Lorsque les mots sont trop longs, ils ne sont pas coupés mais transformés. Ils peuvent être remplacés par un synonyme, ou changés de place, ou supprimés (cette contrainte est aussi un bon moyen de chasser les clichés !). Dans tous les cas, le texte original est modifié, non plus par le coup de ciseaux, mais par la justification imposée. Pour que cette particularité apparaisse dans la page, il est nécessaire d’imprimer le texte en utilisant comme sur les machines à écrire une police à espacement fixe.
A partir de là, j'ai aussi écrit des textes d'allure géométrique, triangles avec des vers à nombre croissant ou décroissant de signes, blocs carrés... Ainsi, les textes de la série ÉTOILE POINT ÉTOILE (*.*) proviennent tous du magazine Moue de veau. Ce magazine (voir plus loin) est composé de débris de textes, dessins, publicités,... d’origines diverses. Les textes sont intégralement recopiés dans l’ordre de leur apparition et forcés à travers le moule d’une justification (37 caractères par ligne). Les différentes techniques peuvent se combiner entre elles. Ainsi, on peut à partir d'un roman, produire une série de poèmes express que l'on retranscrira avec une contrainte typographique de 23 signes par ligne... La poésie est infinie...

Il y a chez toi un vrai souci de mise en forme graphique de la matière textuelle. Tu pratiques le collage et le poème express...

C'est probablement mon expérience de "revuiste" qui est à l'origine de cet aspect visuel de mes textes, que ce soit les poèmes express avec leurs gros traits de feutre noir, les collages instantanés dans lesquels je recycle ce qui passe sur ma table de travail, brouillons, courriers reçus, enveloppes, débris d'images, de dessins, ou cette nouvelle série que j'appelle "poèmes à compléter", où à partir d'un petit morceau déchiré de texte existant, on essaie de réintroduire un sens en ajoutant à droite et à gauche, au-dessus et en dessous, encore un effort de reconstruction, la lutte quotidienne contre l'entropie...

Comment se déroule une journée de Lucien Suel ?

Depuis que j'ai cessé toute activité salariée régulière, mes journées se déroulent en gros de la même façon. Je me lève tôt, je fais le tour du jardin. Je lis (magazines, revues). Suivant le temps qu'il fait, je travaille à mon bureau (courrier, écriture...) ou je travaille dehors (jardinage, bricolage, actuellement chantier de construction...). Même chose l'après-midi. Le soir, je lis plutôt des livres... Depuis plusieurs années, je n'ai plus la télévision, ce qui représente un gain de temps considérable, et je ne suis pas non plus relié à Internet (bien qu'on puisse m'y retrouver, notamment sur WWW. KITUSAI.COM & WWW.MULTIMANIA.COM/TAPIN (fermés aujourd'hui)). Voilà le déroulement d'une journée ordinaire, c'est à dire quand je ne suis pas en voyage pour une lecture publique, un concert de Potchük, un atelier de poésie, une résidence d'auteur...

Le jardinage est important pour toi ? (Quel rapport avec l'écriture ?)

Le jardinage est indispensable. Je peux encore faire des gestes qui furent ceux de mes plus lointains ancêtres. Leur étant relié de cette façon, je le suis aussi dans la contemplation du ciel et de ce qui reste de nature. La production de sa propre nourriture est un élément important d'autonomie. Je considère cela comme une forme de résistance. L'aspect quasi-mécanique de certains mouvements répétitifs libère l'esprit et favorise la naissance d'idées qui se traduiront plus tard dans l'écriture. D'ailleurs, le travail sur la terre, dans la terre, est analogue à celui de l'écriture. Tracer des lignes, laisser tomber les graines de gauche à droite... J'avais même imaginé que le geste de percer des trous dans la ligne avec un plantoir d'acier pour repiquer des poireaux était analogue au mouvement du rayon laser qui grave le glass-master d'un cd !

Tu habites où ?
Tu ne déménagerais pour rien au monde ?

J'habite depuis un mois une maison que ma femme et moi avons entrepris de retaper et d'agrandir de nos mains dans un hameau des Collines d'Artois. J'ai en effet dû quitter la maison de mon enfance que j'occupais depuis 23 ans, à la suite de l'installation d'une station de lavage de voitures sur le terrain mitoyen. C'était insupportable (le bruit des aspirateurs, des tuyaux d'arrosage sous pression, la vulgarité des amateurs de tuning...). Nous avons pris la décision de partir.

4.
Julien Blaine "Gorge humide"
J'ai pensé à Jaap Blonk avec qui j'ai participé cette année au Polypoetry festival à Maastricht. Il produit des sons étonnants uniquement avec la voix. Bien sûr, c'est du côté de la poésie sonore. Je ne connais pas cette pièce de Julien Blaine. Lui, par contre, je le connais bien. Depuis 1978, on s'échange du courrier, des revues. Je l'ai rencontré pour la première fois en 1997 à Lyon pour un festival de poésie-action. Il est impressionnant sur scène, et aussi dans la vie. C'est un vrai poète. Il est vivant. C'est grâce à lui et à sa revue DOC(K)S, que je suis entré dans le réseau planétaire de l'art postal (le Mail art). Depuis, j'ai participé à plusieurs centaines d'expositions d'art postal dans le monde entier sur les thèmes les plus divers. Les principes des expos mail art sont : pas de jury, pas de choix (on expose tout), pas de cotisation et un catalogue aux participants. Aujourd'hui, je participe moins à ces expositions collectives et je privilégie plutôt les contacts directs d'artiste postal à artiste postal. Quand on a choisi comme moi d'habiter un endroit isolé, l'art postal, base de la poésie élémentaire, est un excellent moyen de communiquer et de créer.
J'ai entretenu une correspondance avec des centaines d'autres mail artists de partout. J'ai fait la connaissance de gens charmants et intéressants. Ainsi, cet artiste postal de Belgique, Peter Moreels, m'envoyait ses dessins, ses cassettes (Il diffusait, par la poste bien sûr, des cassettes de groupes de rock de Tchécoslovaquie). J'étais intrigué, l'adresse de Peter était à Tournai et son courrier arrivait de Dunkerque, de Béthune, de Hasselt, de Rotterdam. J'ai su qu'il était batelier. Il répondait au courrier chaque fois que sa péniche attendait un nouveau chargement. Comme le Canal d'Aire à La Bassée passe à 2 km de chez moi, la rencontre a eu lieu. Il livrait un chargement de sable pour la cristallerie d'Arques. Au retour, il a amarré sa péniche près du pont de Guarbecque. Nous avons passé plusieurs journées délicieuses. J'ai vu son petit bureau de mail-artist à l'avant de la péniche, je lui ai montré mes archives postales... Quand il a obtenu un chargement de blé à Béthune, nous avons fait le voyage ensemble. Maintenant, Peter a vendu sa péniche et il habite Bruxelles mais j'ai toujours son adresse.
Dès qu'il fait beau, (je l'ai dit déjà), je travaille à l'extérieur, au jardin. C'est la pluie et le froid qui provoquent mon activité d'artiste postal. Installé au chaud avec mes tampons, ma colle, mes découpages, je fabrique des envois, je recycle des enveloppes, je réponds au courrier... Alexandre et Katherine Hirka, mail-artists du Vermont (Nord-est des USA) m'ont un jour envoyé, parmi d'autres choses, un fond de paquet de graines de tomates (3 graines). J'ai réussi à multiplier sur deux ans le nombre de graines. Un jour, dans le Vermont, ils ont reçu la photo en couleurs de mon jardin avec la trentaine de plants de tomates hauts d'un mètre cinquante et couverts de fruits. L'art postal est aussi du jardinage. Eric Adam m'a envoyé de Bruxelles un paquet de graines de choux de Bruxelles, l'adresse écrite sur le paquet. C'est une belle enveloppe qui fait un petit bruit de maracas. Je ne l'ai pas encore ouverte...

A un moment donné, tu découvres le mail-art via la revue DOC(K)S, et tu entreprends la publication des Moue de veau...

Le n° 0001 du magazine culturel Moue de veau porte la date du 2 janvier 1989. Il s'agissait de créer un organe de presse portant le titre contrepétant de Moue de veau, titre induisant les 3 orientations suivantes : un contenu à base de déchets, un regard dubitatif sur le monde et une mise à l'honneur du veau sous toutes ses formes. A partir de 1996 (n° 619), les numéros ordinaires ont chaque fois été fabriqués par une personne différente. Cette personne était choisie parmi les correspondants de la revue. Un modèle unique de maquette était proposé à la créativité des personnes choisies. La maquette reçue à la rédaction se voyait attribuer un numéro et une couverture. Le numéro terminé était tiré à 23 exemplaires. La personne qui l'avait réalisé recevait en retour trois exemplaires de la revue, un exemplaire de son numéro ainsi que l'exemplaire précédant et celui suivant le sien. Par ailleurs, la collection de l'anthologie permanente du veau (numéros spéciaux de la Moue) rassemblait des phrases prises dans la littérature mondiale. Ce sont toutes les phrases qui comportent le mot VEAU. 23 veaulumes de l'anthologie sont parus contenant 223 citations.
Le flot de littérature commerciale (prospectus de supermarché, catalogues de livres rares, courriers en faveur de l'électrothérapie, propositions d'abonnements aux journaux de Paris, propagande publicitaire ou politique, etc...) continue de couler dans les boîtes aux lettres, fournissant la matière première nécessaire à la fabrication de la Moue, mais le dernier numéro, n° 1111, a été publié le 11-11 1998. La Moue est morte. Vive la Moue !
Précision : La Moue n'est pas vraiment morte puisque tout un chacun peut commander à son aise des copies des numéros édités entre 1989 et 1998 en choisissant dans le catalogue des Moues qu'on peut consulter sur le site internet WWW.KITUSAI.COM (fermé aujourd'hui).


Pourquoi t'es-tu arrêté, et comment vois-tu la somme de travail accompli ?
Parmi le millier de références que représente ce "work in progress", quelles sont celles, qu'avec le recul, tu retiens plus particulièrement et pourquoi ?

Je me suis arrêté parce que tout simplement, dix ans, ça suffit. C'était un travail, si l'on veut, mais je me suis surtout bien amusé. Ce qui m'a plu dans Moue de veau, c'est le côté dérisoire de la chose, la gratuité de tout ça, l'exact contraire d'une activité efficace et rentable.
Bien sûr, des artistes "célèbres" ont participé à la Moue. Mais les numéros que je retiens sont ceux des simples amateurs qui ont consciencieusement rempli leur maquette et me l'ont retournée. Je suis heureux qu'ils aient exercé leur liberté en produisant ce petit ouvrage.

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posted by Lucien Suel at 07:38 5 comments

lundi 18 décembre 2017

Liste des proverbes à la noix - RDO 23

Récupération des données ordinaires
dans

« Proverbes à la noix » 
Abondance de noix ne nuit pas.
Aide-toi, la noix t'aidera.
Après la noix, la noirceur.
Au royaume des ânes, la noix est reine.
Aux grosses noix, les grosses coquilles.
Avant la noix, c'est pas la noix. Après la noix, c'est plus la noix.
Avec des noix on mettrait Courtrai en bouteille.
C'est à la noix qu'on connaît le noyer.
C'est avec les vieilles noix qu'on fait la meilleure huile.
C'est en noyant qu'on devient noix.
Chacun pour noix et âne pour tous.
Chassez la noix, elle revient au marteau.
Comme on connaît ses noix, on les honore.
Comme on fait sa noix, on se mouche.
Des noix et des noyers, on ne discute pas.
En avril, ne te découvre pas les noix, en mai fais ce qu'il te plaît.
Fais ce que noix, advienne que nouera.
Faute de noix, on mange des merles.
Grand vent abat petite noix.
Il faut de tout pour faire une noix.
Il faut laisser les noix cueillir les noix.
Il faut qu'une noix soit ouverte ou fermée.
Il faut que noix se passe.
Il faut tourner sept noix dans sa bouche avant de croquer.
Il n'est bonne noix que de Courtrai.
Il n'y a pas de noix pour les braves.
Il n'y a pas de noyer sans noix.
Il n'y a que la noix qui sauve.
Il n'y a que la première noix qui goutte.
Il n'y a que les noix qui ne se rencontrent pas.
Il ne faut pas courir deux noix à la fois.
Il ne faut pas dire : noix, je ne mangerai pas de ta chair.
Il ne faut pas juger de la noix par sa coquille.
Il ne faut pas mélanger les noix avec les torchons.
Il ne faut pas mettre la charrue avant les noix.
Il ne faut pas parler de noix dans la maison d'un noyé.
Il ne faut pas prendre les noix du bon Dieu pour des canards sauvages.
Il ne faut pas remettre à deux noix ce qu'on peut faire avec une seule.
Il ne faut pas réveiller la noix qui dort.
Il ne faut pas vendre la peau de la noix avant de l'avoir ramassée.
Il pleut il fait froid c'est la fête à la noix.
Il vaut mieux s'adresser à Dieu qu'à ses noix.
Jamais deux sans noix.
L'homme est un loup pour la noix.
La faim chasse la noix du bois.
La noix c'est de l'argent.
La noix des uns fait l'huile des autres.
La noix du crapaud n'atteint plus la rue blanche.
La noix est dure, mais c'est la noix.
La noix est mauvaise conseillère.
La noix n'a pas d'odeur.
La noix ne fait pas le bonheur.
La noix ne fait pas le moine.
La noix vient en mangeant.
La nuit, toutes les noix sont noix.
La parole est d'argent, la noix est d'or.
Les belles noix se rencontrent.
Les bonnes noix font les bons gâteaux.
Les dernières noix seront les premières.
Les grandes noix sont muettes.
Les noix aboient les ânes passent.
Les noix ont toujours raison.
Les noix ont toujours tort.
Les noix quittent le navire.
Les petites noix entretiennent la moitié.
Mieux vaut noix que jamais.
Noix au balcon, omelette aux lardons.
Noix d'argent n'est pas mortelle.
Noix du matin, purin, noix du soir, arrosoir.
Noix ou biscuit, il faut choisir.
Nul n'est censé ignorer la noix.
Nul n'est noix en son pays.
On n'apprend pas à une vieille noix à faire des grimaces.
On n'est jamais si bien servi que par noix-même.
On ne badine pas avec les noix.
On ne fait pas d'omelette sans casser des noix.
On ne meurt qu'une noix.
On ne peut pas être à la fois à la noix et au noyer.
On ne peut pas être noix et avoir été noix.
On ne prend pas les noix avec du vinaigre.
Pas de noix, bonnes noix.
Petit à petit l'oiseau fait sa noix.
Plaie de noix n'est pas mortelle.
Plus on est de noix, plus on rit.
Plus on remue la noix, plus elle mue.
Quand la noix est tombée, il faut la manger.
Quand la noix n'est pas là, les houris dansent.
Quand la noix va, tout va.
Quand on n'a pas la noix qu'on aime, il faut aimer la noix qu'on a.
Quand on parle de la noix, on en voit la queue.
Qui a peur des noix n'aille pas au bois.
Qui casse les noix les paie.
Qui ne dit noix consent.
Qui paie ses noix s'enrichit.
Qui sème la noix récolte la tempête.
Qui va à la noix perd sa voix.
Qui veut noyer sa noix l'accuse d'être en nage.
Qui vole une oie vole une noix.
Quiconque se sert de la noix périra par la noix.
Rendez à la noix ce qui est à la noix.
Si tu veux la noix, prépare la fève.
Si vous n'aimez pas les noix, n'en dégoûtez pas les autres.
Tant va la noix au marteau qu'à la fin elle se casse.
Tel est noix qui croyait noyer.
Tout ce qui brille n'est pas noix.
Toute noix mérite salaire.
Toute noix n'est pas bonne à dire.
Toutes les noix mènent à Rome.
Une bonne noix est une noix mangée.
Une noix avertie en vaut deux.
Une noix n'est jamais perdue.
Une noix ne fait pas le printemps.
Une noix perdue, dix de retrouvées.
Une noix peut en cacher une autre.
Une noix pour chaque chose et chaque noix à sa chose.
Une noix vaut mieux que deux tu l'auras.

Ces proverbes furent publiés un par un sur mon compte Twitter


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vendredi 15 décembre 2017

Poème express n° 702

posted by Lucien Suel at 07:23 6 comments

mercredi 13 décembre 2017

L Suel à l'aveuglette en 2001 avec J Kerouac et P Smith (1/5)

En août 2001, Philippe Robert m’a interviewé longuement sous la forme d’un blind test. Il m’a donc envoyé par la poste (hé oui!) une cassette d’une dizaine de morceaux, à charge pour moi de les reconnaître et de répondre aux questions ayant un lien avec ce que j’avais entendu. Cet entretien a été publié en septembre 2001 à Grenoble dans le n° 49 de « Revue et corrigée ».
Nous le publions en cinq parties au Silo. Voici le premier épisode (bande-son : Jack Kerouac et Patti Smith).

1.
Jack Kerouac / Steve Allen "Readings from On the road and Visions of Cody"
Jack Kerouac lisant un extrait de sur la route, j'entends Dieu qui s'adresse à lui et lui dit : "go moan for man". Il parle de son frère mort, de son père mort, de sa mère au loin... Cette lecture accompagnée au piano est dans ma tête depuis le début des années 70. J'avais réussi à en capter un extrait à la radio, chose rare à l'époque. J'avais aussi une cassette de Burroughs éditée en Allemagne et j'ai expérimenté mes premiers collages sur bande magnétique en mêlant les voix de Kerouac, Ginsberg et Burroughs, plus un extrait du premier album des Fugs. C'est de Kerouac que je me suis toujours senti le plus proche, par l'éducation, la religion (catholique par l'éducation et bouddhiste par l'étude), ce balancement continu entre être dans le monde et se retirer du monde... et quelle œuvre ! Ces temps-ci, soirs d'été, je me délecte à lire Dharma, le grand inédit posthume (comme annoncé en couverture), en fait un immense collage journal émouvant, érudit et poétique...

La Beat Generation semble être à l'origine de ta vocation d'écrivain... Tu as rencontré Claude Pélieu et édité Starscrewer en France... Y a t-il d'autres écrivains qui t'ont marqué et pour quelles raisons ?

Les écrivains qui m'ont vraiment marqué sont dans la beat generation, Kerouac et Burroughs, dans le vingtième siècle français, Louis-Ferdinand Céline et Georges Bernanos, et dans le 19ème siècle, Joris-Karl Huysmans et Léon Bloy ; je peux ajouter le poète Arthur Rimbaud et tous ceux du mouvement dada. Je fais aussi un cas particulier des Chants de Maldoror, le livre qui a marqué ma jeunesse... Il y a deux ans, à Liège, Jacques Izoard qui me questionnait en public s'étonnait de me voir citer Bernanos avec Burroughs, à quoi je répondais que tous ces écrivains ont en commun d'être des révoltés, de dénoncer la société moderne, l'oppression machiniste et technicienne, le contrôle pseudo-démocratique, la tyrannie de l'économie, la destruction de la planète au nom du progrès, et tout cela toujours lié chez eux à un évident souci du langage, du style et de la forme.

2.
Patti Smith "Piss factory"
J'ai ce 45 tours. "Piss factory" est la face B avec Lenny Kaye. La face A, c'est "Hey Joe" avec Tom Verlaine à la guitare et toute l'histoire de Patty Hearst avec la Symbionese Liberation Army. J'aime bien ce côté talking blues, un truc d'écrivain. J'ai vu Patti Smith lors de son retour sur scène en 1998. Elle est passée à Dranouter, un grand festival folk en Flandre belge, pas loin de chez moi. J'y suis allé avec ma fille Marie qui chante aussi dans un groupe (Gomm). C'était très émouvant de voir Patti Smith, quinquagénaire comme moi, avec cette énergie, cet humour. Elle avait commencé en lisant un extrait de "Howl" de Ginsberg qui venait juste de mourir. J'étais vraiment très ému...

Le numéro 11 de Starscrewer est consacré au punk, quelque chose d'important pour toi...
Sur Radio-Banquise, tu as programmé beaucoup de garage et de hardcore...

J'avais publié un poème inédit de Patti Smith dans le n° 11 de Starscrewer, en 1978-79. C'était une grande époque de créativité après la récupération des idées des années 60. Bazooka Production, néo-dada, la destruction de la mode, la musique faite par tous... De nouveau, on trouvait des 45 tours à acheter (Desperate Bicycles, Spherical Objects, Buzzcocks, X-ray spex...) Ça n'a malheureusement pas duré très longtemps. En 1982, j'ai participé à la création de Radio-Banquise, une radio libre associative. J'avais une émission, "Bris-collage" et je diffusais toutes ces musiques non commerciales, bruitistes, faites à la maison, et qui m'arrivaient par la poste...
Être punk aujourd'hui, ça ne veut plus dire grand chose. Par contre, on peut encore être dans l'underground, le non-académique (en gros, ce dont on ne parle pas dans les médias dominants), dans une logique de l'échange, voire du don, en dehors du profit.
à suivre...


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lundi 11 décembre 2017

Liste des sens - RDO 22

Récupération des données ordinaires
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« à VUE de NEZ, la LANGUE glisse sur la PEAU de l'OREILLE »
(poème circulaire en anadiplose)


GOÛT DU SON
SON DE L’ODEUR
ODEUR DE LA CARESSE
CARESSE DE L’IMAGE
IMAGE DU GOÛT
GOÛT DE L’ODEUR
ODEUR DE L’IMAGE
IMAGE DU SON
SON DE LA CARESSE
CARESSE DE L’ODEUR
ODEUR DU SON
SON DU GOÛT
GOÛT DE LA CARESSE
CARESSE DU SON
SON DE L'IMAGE
IMAGE DE L’ODEUR
ODEUR DU GOÛT
GOÛT DE L’IMAGE
IMAGE DE LA CARESSE
CARESSE DE L’IMAGE
IMAGE DU GOÛT

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vendredi 8 décembre 2017

Poème express n° 701

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lundi 4 décembre 2017

Liste des anagrammes du Blosne - RDO 21

Récupération des données ordinaires
dans
Trois extraits de « Journal du Blosne »

III

B L O S N E
venu du ruisseau élevé dans les airs (souvenirs du XXème siècle)

N O B L E S
peuples du blosne chênes centenaires (que deviennent les chouans ?)

L E S N O B
boris enterré dans un linceul de chez dior (un jour peut-être au café-confort)

E N B O L S
le cidre pour accompagner la galette-saucisse (le hot-dog celtique)

B L E S O N
nous avons l'argent nous avons la musique (manque la farine)

B O N S E L
quand on aura la farine il manquera encore l'eau (petit budget grande cuisine)



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vendredi 1 décembre 2017

Poème express n° 700

posted by Lucien Suel at 07:37 7 comments