mardi 16 juin 2015

Texte oulipomorphe



Invité par Robert Rapilly, j'ai participé au projet oulipien autour d'un extrait du livre d'Harry Matthews, Sainte-Catherine.
Ci-dessous : le texte original suivi de sa transformation selon une méthode à la fois homosyntaxique et, mot à mot, arithmogrammatique.
C’est un soir de vent, de tonnerre et de pluie. Elle est plongée dans la lecture des Hauts de Hurlevent en bande dessinée. Un brusque coup de tonnerre et la pluie persistante se change en pluie d’orage, avec des éclairs nets ou diffus, et un tonnerre qui dirait-on fouette les frondaisons dans les gris du soir. Par le cadre de sa fenêtre s’infiltrent des minces fils de pluie poussée par les coups de bélier que le vent assène contre l’abondance soudaine d’une pluie que ne veut ni homme ni herbe, pas plus que le tonnerre qui vous fait sauter comme un enfant, ou ce vent qui arrive presque à étouffer le gong du soir.
Sainte Catherine, Harry Mathews, P.O.L., 2000

C'est le sort du tutu, la désunion de la boule. Coup dur atténué sous un falbala par ordre du fanatique au tabac dilapidé. Au silence vert du cadastre si le poème putrescible du chaman se moire d'écume, sous six animaux gras de paille, là le naufrage des encolures tuteure ses cataclysmes avec des fils de soie. Sur un duvet où la vachère s'encanaille aux cocons par un salut immanent aux dix roues du soleil qui se love ajusté malgré l'inutilité anémique d'air frais qui se joue du temps de chien, les deux tas de glaïeuls ont gelé sans oxyder toute la beauté, ni la faux des tueurs ionisés y menaçant le doré du veau.
Salade Typomètre, Lucie Nsuelle, K.O.T., 2011

Il existe à ce jour 238 versions différentes du texte d'Harry Matthews. On peut les consulter sur le site de Zazie mode d'emploi.

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posted by Lucien Suel at 07:18