jeudi 25 juin 2015

Niveau Huit par Mimosa (11)



à Cordoba les olives accompagnent tout le repas
à la différence des cornichons que l’on réserve
ailleurs pour les pommes-de-terre à l’eau et au
four il faut surtout bien s’empêcher de se ruer
sur les noires car il ne resterait rien d’autre
que des olives vertes ce qui devient monotone à
la longue cette bouteille est descendue du ciel
comme une étincelle de pétard qui retombe c’est
de la mousse de ducasse un bouchon de champagne
en plastique caché dans du papier doré comme la
crotte de la blague je ne la raconterai pas ici

la fontaine trône en plein milieu du salon sans
plafond avec pourtant du carrelage depuis terre
jusqu’au ciel le sanctuaire mon Momo la nef aux
piliers qui font penser à des cônes de la DDE à
cause des larges rayures rouges et blanches une
pièce si vaste qu’on pourrait y tourner un film
un western avec plein de mexicains et sombreros
grandeur nature devant il y a un oranger et ses
feuilles on dirait le plastique de la fleuriste
et des fruits dont la rondeur frise l’indécence

c’est une performance zoophile avec trucage pas
de blessé pas d’inspection sanitaire le silence
de la tristesse puis l’orage qui monte de l’Est
ou du Sud ça tape du pied ça retape le bois qui
répand l’éclat de son miel elle enrage ce n’est
pas ce qu’elle touille ce n’est pas ce qu’il se
passe c’est l’amour suprême dans une robe bleue
nuit amidonnée d’étoiles qu’elle frotte sur les
planches puis ses pieds qui claquent et l’ombre
comme une lanière les talons racontent la route

deux chiens dorment sur le talus dressé au bord
de la route au soleil de l’hiver les plus beaux
chiens du monde je marche jusqu’au sommet de la
voie grise qui sépare la garrigue de la clôture
et je me poste dans le dos de la bosse derrière
une petite dame escalade il me faut attendre la
bonne minute pour la voir simplement glisser de
l’horizon comme d’un jeu de cartes c’est madame
de blue jeans avec des bottines de Mary Poppins

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posted by Lucien Suel at 06:48