samedi 28 février 2015

Il pleut ou il fait beau... (48)

Réfugié chemise arrachée dans le vieux Manacoa (fausses-brunes blondes et carton-pâte)
je me prélasse modérément en terrasse d'un cabaret en faux-bois,
détaille sans vergogne entre les bulles de coupette une silhouette racée
sanglée en imper blanc à la ceinture nouée à la diable
et la peau entre ourlet et bord en daim des bottes
– vu la matière, et le foulard au nœud sous le menton,
et le vent qui vient couper mon focus d'une ombre,
il faut s'attendre à une petite bruine dans quelques minutes.
Vite j'écarte rabat de poche crasseux curieusement hors de soie
et sens en jubilation mot disparu, son reflux en enveloppe fermée
tâtée en soie contre palmier. J'extrais le fourré, mon doigt
en fente arrache le pli supérieur de l'enveloppe : aucun mot !
Au fond, les composants audios qui sonorisaient moumoute de Mister Touffe.
Micro-contacts piétinés, son d'enveloppe déchirée m'ébranlant à-rebours, déconfiture avérée,
même nuages font bruit en voilant la lune énorme ; je fourre
mon corps en taxi, coin d'imper en portière noire, pluie,
alors qu'au fond du cabaret les doubles-rideaux ont du ressort.
à suivre...
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal(le pôle qu'elle nie)
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.

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vendredi 27 février 2015

Poème express n°362

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jeudi 26 février 2015

LA FATIGUE DES SENS par Hélène Leflaive 43

Tous ses collègues étaient
des lèche-culs.
Ils ne manquaient jamais une occasion
de flatter leur supérieur.
Les sujets embarrassants et les motifs de révolte
étaient absents de leurs conversations.
Ils ne cherchaient pas
à améliorer leurs conditions de travail
ou à diminuer les inégalités entre eux.
Comment mettre fin à ce système hypocrite ?
Fallait-il fermer la boîte du jour au lendemain
ou les virer un par un ?

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mercredi 25 février 2015

Un collage de Tom Nisse


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mardi 24 février 2015

Phrases (10) par Ralouf



Les vaches font peu de cas de l'assaisonnement.

On peut fixer un masque hygiénique sur ses yeux, mais on ne verra plus rien.

Plan : se cacher et se faire enfermer à Angkor Wat, la nuit. Terrain de jeu et de contemplation parfait. Les singes ont de la chance.

Le climatiseur en position swing fait un bruit de porte de manoir hanté. Je m'endors dans les bras frais des spectres qui s'en échappent.

C'était beau, à l'atterrissage, les ombres des grands nuages parfaitement visibles sur le sol plat des champs.

L'effet "montage saccadé" est en effet un sac à dés : fougères, cabinet de dentiste, murets, grilles de l'école maternelle, étoiles, bitume.

Siège prioritaire pour momies.

Si je pouvais uploader mon cerveau sur internet, j'en ferais un wiki.

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lundi 23 février 2015

Collage de Claude Pélieu (32)

posted by Lucien Suel at 07:45 0 comments

samedi 21 février 2015

Il pleut ou il fait beau... (47)

L'affaire ne se fera pas ; bientôt, l'entre-nous s'assèche,
orage s'éloigne en grondant, s'il y avait des persiennes
les façades roses jailliraient de Manacoa sous les éclairs entre lames.
Le lendemain seulement je récupère couverture officielle étanche et à raccommoder ;
rendez-vous est donné sur vaste pelouse, lande bordant la mer grise,
entourée de barrières blanches et sur laquelle un poulain s'ébat.
Il pleut devant noir des nuages, on arrive avec une mallette.
De l'une les rémiges débordent, une pointe de l'imper
dépasse de l'autre, épaisseur fait bailler l'or des ferrures,
l'orage s'écarter les bords d'où une ombre inquiétante
s'ouvre brusque sur mastic qui jaillit, me saute en bras,
avec gouttes de pluie en revers : je l'étreins en émotion,
le plaque contre cocotier, l'enlace puis l'idée m'assaille
de fouiller les poches, je m'y emploie de manière forte ;
une enveloppe, renfermant sûrement pli d'importance, y a été déposée.
J'agrippe le galop du poulain traversant la zone d'échange.
Ventilateur est soufflé, mâchoire hébétée, je déclenche mon rideau de fumée.
à suivre...
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal(le pôle qu'elle nie)
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.

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vendredi 20 février 2015

Poème express n°359

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jeudi 19 février 2015

LA FATIGUE DES SENS par Hélène Leflaive 42


Ils avaient arrêté de donner
des nouvelles.
Leurs emmerdements étaient suffisamment importants
pour qu’ils se sentent dispensés des efforts de sociabilité.
Demander de l’aide, c’était aussi multiplier les problèmes.
Alors ils restaient comme ça,
attendant que le temps les détruise complètement.

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mercredi 18 février 2015

Dizortograpie et dizcalulie - texte trouvé


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mardi 17 février 2015

VISIONS D'UN JARDIN ORDINAIRE 19/19



Les petites groseilles rouges nichent sous les feuilles. La main les soulève. La pince pouce index sectionne. Petite grappe qui tombe dans la paume, glisse dans le seau en plastique. Ça grouille dedans, promis à la bassine bouillante, au pot de confiture, à la tartine rose. Dans la chaleur embrumée de juin, nous tournons, accroupis. L’arbuste encerclé perd de la couleur. Le rouge est gommé. Le vert et le noir gagnent. Les fruits ne sont pas là pour rester. Les jeunes filles qui cueillaient les groseilles, sont parties ailleurs. Elles étaleront bientôt avec le dos de la cuillère, la douce gelée translucide, sur le goûter, le pain beurré de leurs enfants. Alors, au centre du second cercle agrandi, le groseillier dépouillé continuera sans bruit sa vie. Un peu plus loin, dans la haie vive, merles, étourneaux et grives musiciennes iront grappiller dans les sorbiers orangés, tout un nouveau menu.

Photo Josiane Suel, texte Lucien Suel 
Traduction en néerlandais par Johan Everaers
De kleine rode aalbessen hangen verscholen onder de bladeren. De hand licht ze op. Tussen duim en wijsvinger worden trosjes afgeknepen, vallen in de handpalm, glijden in de plastic emmer. De bomvolle emmer wacht op de  kokende ketel, op de jampot, op de roze boterham. In de nevelige warmte van juni draaien we gehurkt om de struik. De ingesloten struik verliest kleur. Rood wordt uitgegumd. Groen en zwart winnen terrein. Het fruit is er niet om te blijven hangen. De meisjes die de bessen plukten zijn vertrokken naar elders. Over niet al te lange tijd zullen ze met de rug van een lepel de doorschijnende zoete jam uitsmeren over het vieruurtje, de boterham van hun kinderen. Dan, tussen de tweede opgroeiende kring zal de leeggeplukte bessenstruik zonder morren met zijn leven verder gaan. Een stukje verderop, is het in de haag een drukte van spreeuwen, zanglijsters en merels. In de oranje lijsterbes komen ze een geheel nieuw menu wegpikken.

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posted by Lucien Suel at 07:03 4 comments