mardi 23 décembre 2014

VISIONS D'UN JARDIN ORDINAIRE 11/19




Derrière la maison rouge et grise, les bandes vertes et noires, planches dans le jardin ouvrier. Côte à côte, un à un, rectangles délimités par une ligne de cendres. Groches transportées dans les charbonnières de tôle galvanisée, tous les hivers, accumulées, étalées, tassées au long de l'allée. Le fil à linge est tendu entre deux cornières crevassées par la rouille. Les draps claquent. Les chemises gonflent. Le jardinier dévale l’escalier de briques rouges, traverse le caniveau. L'eau bleue de la lessive méandre sur le ciment craquelé. Odeurs lourdes sous le soleil. Ça sent le meu. De chaque côté de l’allée, planches de légumes, carrés de terre noire, salades, haricots, tuteurs de tomates. Une forêt de cucurbitacées recouvre tout le sol, au bout du jardin, à côté du fumier. Le cornichon caméléon se cache. Il espère enfler sous les feuilles. L’ouvrier le soulève, lui pince le pédoncule, et hop.

Mots picards : groches (cendres) - meu (vase)
Photo Josiane Suel, texte Lucien Suel 
Traduction en néerlandais par Johan Everaers

Achter het rood met grijze huis, de groen met zwarte  banen, bedden in de volkstuin. Naast elkaar, één voor  één, vierhoeken met baantjes van as er omheen. Slakken, die vervoerd werden in de kolenkitten van gegalvaniseerd ijzer, iedere winter langs het pad op hoopjes bij elkaar gegooid. De wasdraad hangt strak tussen twee kapot geroeste hoekgoten. De lakens klapperen. De overhemden bollen. De tuinman komt het bakstenen trapje af, loopt door de afvoergoot op het plaatsje. Het blauwe waswater meandert over het gebarsten beton. Een zware lucht in het zonlicht. Het ruikt naar slijk. Aan beide kanten van het pad  groentebedden, vierkantjes zwarte aarde, sla, bonen, tomatenstokken. Een woud van komkommerachtigen bedekt de grond aan het eind van de tuin naast de mesthoop. De kameleonaugurk verstopt zich. Hij hoopt  onder het blad te groeien. De tuinwerker pakt hem op, knijpt het stengeltje af, en hebbes.

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posted by Lucien Suel at 07:23

2 Comments:

Blogger Defrancoisjose said...

Je ne suis jamais tant chez moi que lorsque je suis chez vous.

23:29  
Blogger Lucien Suel said...

J'aime cette phrase ! Merci.
Je dis aussi : être de quelque part pour être de tout partout.

07:06  

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