samedi 5 juillet 2014

Il pleut ou il fait beau... (18)

Je me précipite chez le boucher avec papier fourré en poche
(est-ce que ça ne va pas m'éloigner de l'aéré
à la plume, je me demande en ralentissant devant mon bolide).
C'est fermé pour cause de décès ; boucher s'est pendu,
il pleut des cordes, rus nourris en rigoles creusées en boue,
y'a des bulles et il ne manque que des types
menaçants avec du sel au-dessus pour chasser le couteau. L'oreille
dévale – du boucher – les ornières, puis s'accroche, grâce au crayon
encore glissé derrière, à une capote usagée pleine de sperme inconnu
et percée à l'ouverture par un relief de béton aigu
qui la retient encore sur terre malgré le gras flux aqueux.
L'eau qui la remplit la vide de son contenu séminal.
Si je vomissais ? Je suis au trente-sixième dessous, c'est Germinal,
froisse le papier qui dérive, papier qui trompe, papier qui largue,
il disparaît en horizon, vite parce que c'est la nuit,
sans fumée, sans sillage, sinon une effluve tranchée de jambon vague.
Les triceps congelés je marche en inquiétude dans l'autre sens.

à suivre...
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal, (le pôle qu'elle nie)
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.

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posted by Lucien Suel at 08:20