mercredi 30 avril 2014

Colonnes dénudées (9)

TRACES ROUGES
2
INDEX

Mes yeux sont
cloutés. Nous
figeons ainsi
la graisse de
vache dans le
berceau d'une
poêle froide.

L'apparition,
dans le sirop
buccal, fraya
son passage à
travers l'âme
mendiante qui
tentait notre
chance, bazar
de la cécité.

Les bravos de
l'aficion-ado
remuent l'air
de la colonne
respiratoire.

Je souriais à
l'abri de mes
doigts serrés
sur ma bouche
(Ris ­donc, du
gland.) vide.

Je repose mon
verre. Sur la
table écartée
de ses pieds,
la pile pliée
du linge trié
tremblote, et
glisse, lente
vers le bord.

Je me sens de
la cheville à
la chevelure.

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mardi 29 avril 2014

Sombre Ducasse (version justifiée) 79

à l'époque c'est à dire maintenant le
héros Cosmik Galata n'avait pu encore
dans ses cellules inscrire le vibrant
accord de la viande des dieux incliné
sur le papier transacté à vil prix il
dessinait tout le jour dans le fortin
électronique les épais jaillissements
spermiques conçus par son stroboscope

une nuit à l'instar des créatures des
marais surgissant de son grand miroir
le monstre en manteau de fourrure lui
avait rendu visite ceci avait suscité
en lui une vive terreur pour conjurer
la peur elle lui dressait les cheveux
sur le crâne C.G. s'était tenu devant
la glace serrant dans ses tremblantes
mains de nombreuses photos jaunies de
l'autrefois éjectées dans les miroirs

la formule individu brillait toujours
magnifiquement dans le noir in-dividu

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lundi 28 avril 2014

Pense-bêtes idiots par Daniel Cabanis (8)

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samedi 26 avril 2014

Il pleut ou il fait beau... (10)

Tu es entrée quand au fait ? Quand es-tu apparue en pièce ?
Moment où je me suis aperçu l'avoir trouvée ou perdue ?
Vent n'effiloche pas et un cirrus stagne en air pur
et en même temps il pleut, alors tu es entrée quand ?
Après la pluie, avant ? Tu vas répondre : où est cette lettre ?
Et je menace de te tondre ou de t'envoyer paître.
Oh non ce n'est pas pour la rime en être :
me fous des rimes si je ne retrouve pas cette lettre.
Tu vas parler lampe en œil ou en chatouillis de surface ?
« Comment veux-tu que je le sache ? ». C'était au cas où.
à suivre...
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal, (le pôle qu'elle nie)
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.

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vendredi 25 avril 2014

Poème express n° 348

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jeudi 24 avril 2014

LA FATIGUE DES SENS par Hélène Leflaive 3


Il pensait qu’elle parlait
de plus en plus fort.
Il avait remarqué cela
lors de leur dernier voyage en voiture.
Elle se sentait obligée de lui donner des instructions,
de lui suggérer des raccourcis.
Mais cette fois-ci, il lui semblait qu’elle hurlait.
Il avait ensuite été surpris de percevoir distinctement
une conversation téléphonique
alors qu’il se trouvait dans la rue, trois étages plus bas
et que les fenêtres étaient fermées.
Puis il s’était mis à l’entendre quand elle était au travail
ou partie une semaine en vacances chez une amie.

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mercredi 23 avril 2014

Colonnes dénudées (8)

TRACES ROUGES
1
POUCE

Je m'approche
de la table à
repasser. Les
mouchoirs ont
vacillé entre
les torchons.

On donnera là
l'image terne
d'un homme au
tempérament à
la fois raide
et nonchalant
qui passe des
vapeurs à une
eau tarie par
la métaphore.

Sur la piste,
couverte d'un
voile de fine
sciure, votre
moi passionné
excite le con
tenu de cette
soie blanche.

Un rythme dur
concassait le
rêve étrange.

La robe d'été
caressait (un
abat-jour qui
palpite) leur
souplesse, la
coulisse d'un
élastique, la
maestria osée
d'un pétard à
claquer parmi
les dentelles
incendiaires.

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mardi 22 avril 2014

Sombre Ducasse (version justifiée) 78

le tube-néon clignotait du morse avec
luxe et calme voluptueusement couchés
dans le sofa de la salle d'attente le
docteur Omnes et B. lisaient ensemble
l'éditorial du premier numéro du gros
hebdomadaire deux mains on les rasera
gratis Cosmik Galata l'avait rapporté
de la charcuterie debout derrière eux
Marie-Jeanne K lisait par-dessus leur
dossier entre les lignes la scène fut
modifiée donne-toi au syndicat gonflé
à l'extrême le mieux vaut son tumulte

écrasant le silence s'abattit sur les
indécis entraînant son formalisme sur
le tapis s'allongea bureaucratisation
bras écartés chacune s'ouvre dans les
réalités musclées de ses mains raides

divergences chevelures blondes prises
sentant renaître ses forces des sauts
voluptueux dans les deux bouches dans
les tendances de peau syndicales bien
différentes la vie elle-même explorer
les deux sexes & parce que partenaire
le même désir mène un débat intérieur
le modèle gémit de convoitise brusque
mouvement elle l'introduit par l'être
fondé pour être faire jour ses lèvres
la forme dans ce plaisir cette bouche
qui permet celle de la ville & grosse
montée inhérente comme délicieusement
que la main dans son pays totalitaire
vient se placer de manière à soupirer
la vérité haletante comme à l'origine
personne n'introduit un doigt autre à
sa caresse s'alignant jouissance tous
les sens en feu & encore une fois les
guides éclairés des heures passent la
tendance s'aligne peut-on citer coule
une seule main & la dernière étreinte
fut le syndicat national Omnes le vit
pénètre enfonce permettant à tous son
membre froid dominer son image réelle
pas seule cri de libération s'échappe

courants de pensée êtres livrés désir
au plaisir réciproque ami revenir sur
lui docteur Omnes alla vers son parti
unique entre les deux figures déposer
la tête sur une épaule fourrageant de
la monnaie dans les deux partis seuls
tolérés blondes parfaites pour de bon
nouveaux fonds bientôt il fuque l'air
des mains en même temps l'autre doigt
à exception recommence à enfiler leur
instituteur dur en mains vers le sexe

sentir si dure poussée interne et son
budget commence les unanimités langue
chaude Omnes rurugit quant au bifteck
son amant l'affole à mort des esprits

chaque jour le réel sera inexprimable
tandis que la nature humaine à grands
coups de reins une conscience presque
douloureuse mouillée pantelante vaine

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lundi 21 avril 2014

Pense-bêtes idiots par Daniel Cabanis (7)

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samedi 19 avril 2014

Il pleut ou il fait beau... (10)

Alors c'est fini règles abondantes puisque tu es en cloque
et qu'il pleut en abondance, tes vêtements sont en loques
au milieu de maisons de briques et de jardins fleuris multicolores,
de petits prés et de cultures maraîchères en serres, où lettre
aurait pu s'égarer, j'y vais, je ne vois rien :
encore une de tes farces : me donner une image fausse abondant
mon imagination. Tu sais que je marche aussi avec la lune,
pourquoi fais-tu coup sournois, je rêvais de brumes normales en forêt
et tu arrives le corps jaune en charpie, murs de Malibu
qui desquament ! Tu me fous l'imper en lambeaux ! Les poches,
tu me les retournes, voile de doublure passe à la vapeur.
« Tu es si folâtre que tu pourrais, si tu la retrouvais,
la rouler serrée sur elle-même et me l'insérer en vase
– comme une fleur de rose éclot en chatte – en prenant risque
de diluer toute l'encre dans la mouille ou le sang.
C'est quoi cette lettre si importante que forêts s'écroulent ? ».
Je ne sais pas ! A ton entrée je l'ai froissée
en poche, noyée dans le geste de tirer le rideau.
à suivre...
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal, (le pôle qu'elle nie)
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.

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vendredi 18 avril 2014

Poème express n° 347

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jeudi 17 avril 2014

LA FATIGUE DES SENS par Hélène Leflaive 2

Quand il passa la main
sous la banquette, il eut
un mouvement de recul.
Il la frotta sur son pantalon
et saisit le volant pour rectifier la direction.
C’était humide et mou
et surtout la température tiède l’avait surpris.
Il décida d’attendre une occasion
pour s’arrêter sur le bord de la route.
Mais la route ne s’arrêtait pas ;
elle avait des bords de plus en plus petits.
Derrière lui une voiture s’approchait.
Quelque chose qui effleura sa cheville le fit freiner.
Mou, tiède et humide.
Il se disait que si ça commençait à grossir,
ce ne serait pas drôle du tout.

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mercredi 16 avril 2014

Colonnes dénudées (7)

BIDON CATAFALQUE
3
Lorsque dans leur
caverne rose, les
poils vibratiles,
en proie au magma
brun, agglutinent
en blocs poisseux
les mucosités, la
souffrance sature
mon âme. J'épuise
l'oeil somnambule
en versant sur le
sporran intérieur
de mon torse, des
litres de larmes,
seaux de sanglots
et jarres de jus.

Ceci dégouline et
trempe la peau de
l'abdomen. Devant
l'ombilic, la mer
hésite. Les flots
de lymphe, d'eau,
roulent dessus et
dessous. Le derme
se fend. La soupe
bouillonne. Parmi
les débris, noyée
dans le sirop, la
ligie des livides
eaux regrette son
vieux lavabo. Les
lits vides pèlent
la peau du ventre
et la libido lève
sa chemise mitée.

L'ampoule rectale
s'allume, éblouit
le petit isopode.

L'insecte glisse.
Son règne cesse à
la sortie. Il est
dans la lumière à
côté du tentacule
procréateur, père
inné, mérinos qui
suinta l'urine de
l'ovin blanc sous
l'haleine vierge.

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mardi 15 avril 2014

Sombre Ducasse (version justifiée) 77

il a envisagé des fausses réformes du
département rapidité soleil végétal &
la destruction de l'arc-en-ciel et la
souloureuse dodomisation des délégués
à l'aménagement de la vie avec lui il
faut ranger la vie en exigeant toutes
les sauvegardes de votre blocage & la
baise immédiate de première l'échelle
mobile des glaires la création du tas
du nouveau travail plus & la gratuité
de votre dignité oui demain tout peut
changer cela ne dégouline que de vous
aérez aérez aérez aérez aérez & aérez

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lundi 14 avril 2014

Pense-bêtes idiots par Daniel Cabanis (6)

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samedi 12 avril 2014

Il pleut ou il fait beau... (9)

Dans la forêt, traces de gelée blanche, mais soleil frais triomphe
des brumes matinales déchirées. Il pleut entre Manacoa et mon imper
du genre from Dublin – ça ne va pas, je le sais,
je fredonne en moi des chants pour chasser la peur
– un chat, c'est la pluie et trois pies des heurts –
trucs niais chantés sans ouvrir la bouche, pluie entre mon imper
en doublure et Manacoa tout en rose avec des ombres opaques.
Rêveries me sont retirées, le téléphone sonne plus fort en forêt !
Je suis gelé, me secoue, ce n'est pas le téléphone :
« Mes règles ont aujourd'hui trois semaines de retard ! ». Je les préfère
encolure au parquet vitrifié et toutes mouillées avec leurs bonnes joues
qui rebondissent en flou ; là, toutes mes mains sont au taquet.
Ce n'est pas rengaine volée qui va les faire mortes.
à suivre...
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal, (le pôle qu'elle nie)
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.

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vendredi 11 avril 2014

Poème express n° 345

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jeudi 10 avril 2014

LA FATIGUE DES SENS par Hélène Leflaive

Il avait du mal à savoir
si elle était intelligente.
Son uniforme ne la mettait pas en valeur.
Elle prenait une intonation curieuse quand elle lui parlait.
Sa voix était d’une douceur artificielle,
un peu comme si elle s’adressait à un enfant capricieux.
Elle lui demandait toujours les mêmes choses
en utilisant des phrases standard.
Est-ce qu’il voulait un sac ?
Est-ce qu’il avait 10 centimes ?
Est-ce qu’il souhaitait un café ?
Mais à la manière dont elle arrachait
le ticket de carte bleue,
il sentait qu’il n’avait pas tellement envie de la croiser
dans un parking souterrain.

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