mercredi 1 août 2012

Pas mal de sacrifices

L’esprit de la pyramide est le trio à Blake, Olrik et Mortimer, comme trois en groupe. Sur une face, de pyramide, la Vierge de Van Eyck prend le visage de Néfertiti. Sur une autre face, des quatre de la pyramide, Toutankhamon y est écrivain, le scribe correspondant tous les jours jusqu’à dix heures.

Le Maghreb est en Afrique, aussi du Nord presque comme l'Égypte. Quand on sort de l’Afrique par le train à la fin en dernier lieu, on arrive dans une gare de chemin de fer à Lillers.

La guerre est finie maintenant depuis longtemps ici surtout. On n’entend pas le bruit des moteurs, seulement celui que fait la brosse sur la toile. Le peintre ne se fait pas de l’illusion et n’attend rien d’humain avant qu’il s’en aille. Il se repose après le travail dans la petite maison, humble demeure au sein d’un grand passé, très long, bien des lustres, comme un drap bleu, brillant d’usure.

A la sortie de la manche, la droite, la main dépasse. Elle exécute sans concevoir, presque une main sans le sou, tendue de mendiant, comme une de Benoît Labre, canonisé, mais ce ne peut être une explosion, en 1881.

Une pensée qui pourrait parfois se graver sur le mur, en Égypte ou à l’école de la Sorbonne, ce serait alors bien que dans cet endroit, au milieu des têtes remplies, au milieu des momies, parmi les gens célèbres, linguistes et tous les scientifiques, on puisse respirer l’odeur de la sueur, de la poussière.

On pourrait même lire en hiéroglyphes d’écritures la liste des mécaniciens, des laboureurs, des brutes raffinées, des boulangers de pâte, tous ceux qui remuent encore sous la couverture. La liste serait par exemple comme sur un monument de pierre au centre de ville ou de village, de commune : Augustine Ladage, Arthur Suel, Victor Dementon, Christophe Bouli, Mauricette Fourier, Charles Blanqui, Lucien Crépin, Louis Tarkos, Raphaël Beaussart.

Maternité, Centre hospitalier, Hangars de foins, Immeubles locatifs, Arches de défense et de contre-attaque, les bâtiments à graver sont nombreux pour libérer une partie de l’imaginaire des pyramides.

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posted by Lucien Suel at 07:34

2 Comments:

Anonymous jjd said...

Une main sans le sou
Dans le doux tracé
de la brosse
et des encres blanches
sur fond noir
Pas mal de pyramides
envahissent l'espace
Sous les momies
la page toujours renouvelée
Il faut persévérer

05:09  
Blogger Lucien Suel said...

Merci pour votre parfait résumé versifié.

08:23  

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