dimanche 30 octobre 2011

KURT WITTER (2.IV)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) publiés sur mon compte Twitter.
(#KurtWitter)

Kurt Witter, Saison 1

Deuxième Saison

IV

La grande ourse blanche est invisible dans le ciel norvégien. Midnight Sun over les logogrammes dessinécrits dans la neige. Georges Permeke-Spilliaert s'imagine Jack-James-Oliver London-Curwood filant au nord sur les traces de Christian Dotremont.
En fuite loin des sbires du Bureau de Salubrité Mentale, depuis qu'il a quitté ses amis, G.P.S. avance vers le Septentrion. Il a traversé la Flandre et les Pays-Bas, de Breda à Rotterdam. Il a trouvé le bon dosage pour ses bonbons à la mescaline.
(101-104)

Dans sa réalité norvégienne, Georges se transporte en commun, autocar ou train. Il atteint Molde, Comté de Møre og Romsdal. De là, il prendra le Hurtigruten vers Kirkenes et le Cap Nord. Pour l'instant, il observe le trafic maritime dans le fjord. Un ferry blanc et bleu contourne paisiblement l'île de Hjertøya. Un couple de touristes français bavarde à côté de Georges. (105-107)
La femme en tailleur sombre désigne l'île à son compagnon barbu. "C'est là que Kurt Schwitters venait passer les vacances." En l'entendant, Georges tressaille. Il pensait être à la poursuite du COBRA à trois têtes et voici qu'il rencontre le MERZ. Il comprend qu'il n'est pas arrivé à Molde par hasard. Il prendra l'Express Côtier un autre jour. D'abord, aller sur l'île. (108-110)

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mercredi 26 octobre 2011

Suburban Monastery Death Poem 4

Poème sur la mort d'un monastère de banlieue
par d. a. levy (1942-1968)

PRÉFACE
PARTIE ZÉRO
PREMIÈRE PARTIE - L'HISTOIRE
DEUXIÈME PARTIE - LE PUITS


TROISIÈME PARTIE - je crois que c'était sa sœur

Rêve un : niveau zéro 2 - défini comme étant
le voyage dans l'espace conscient -
quand tu atteins une région extrêmement dense
de la conscience - l'esprit
(un zéro mouvant) visualise la
masse consciente comme un ensemble de motifs lumineux
ou comme la lumière...

Rêve deux : une pensée est de la matière -
quelle forme d'énergie utilise-t-on pour
produire une Pensée ?
Penser c'est orga-
niser les pensées ou les schémas
de la pensée -le fait de penser n'est pas de l'énergie.
Quelle forme d'énergie utilise-t-on
pour produire les pensées originales?
Essaie de devenir CELA !

Rêve trois : chaos d'images
vivant le grand film indolore
attendant la sagesse qui est
censée arriver avec l'âge -
un quelconque enfoiré sénile m'a sorti
ça - je ne l'ai pas cru
sur le moment
mais j'ai décidé d'attendre
jusqu'à ce que je puisse trouver une façon
de ne pas attendre sans devenir
immédiatement une nova

hello astronaute
non je n'suis pas une luciole
non je n'suis pas une soucoupe volante
au loin
je suis une unité organique
de conscience attendant
de renaître -pouvez-vous
m'entendre ? pouvez-vous
m'entendre ?

Au Bal de l’Église de la Congrégation d'East Cleveland
en faveur du bistrot assassiné de
la 115ème - & les hors-la-loi qui se pointent à la porte
avec la plus grande partie du fric & s'emmerdant mortellement
Les Enfants de Dieu - les Gringos -les Faiseurs d'Esclaves etc
une église libérale - je m'emmerdais ferme - cherchant
ces yeux --- & j'ai trouvé sa sœur
« les mages aux/mains nues brisant la neige/pour trouver les mots »
t. l. kryss

pour d------

tu danses (sans presque bouger)
dans le sous-sol de l'église
quelqu'un vêtu de couleurs
t'attrape en passant & t'emporte
dans ses bras
& un instant
des traits de chair se montrent

pendant une (petite) éternité (de poète)
mes yeux ont capturé & photographié
ta silhouette mouvante

(ce tableau - mouvant encore -
est accroché dans les galeries sacrées
de mon esprit)

(ce tableau de toi bougeant comme
un ange tantrique - en sûreté dans la
cathédrale de mon crâne)

je me demande si c'est seulement avec
les yeux d'un poète & pour des raisons
d'esthétique que je t'isole
des ombres

plus tard tu es debout à mes côtés
comme un esprit saint irradiant
de lumière & nous échangeons des paroles
que nous ne voulons pas - faisons semblant
de jouer à un jeu que nous n'aimons pas
et nous nous demandons l'un à l'autre
« Qu'est-ce que je veux ? »

« Qu'est-ce que je veux ? »

Gente dame, que veux-tu ?
Quand on t'offre
les limites inconnues du crâne même
tu pars en dansant & fais semblant de
n'avoir pas entendu
tu disparais comme une hirondelle
dans le vent - t'habilles de bleu pâle
& fonds dans le ciel comme si tu
n'avais jamais existé
on dirait presque
que tu refuses de partager les
choses que tu demandes

« la jeune femme qui alla jouer avec les dents de chien de l'été » george seferis

personne n'a même remarqué
que tu t'étais glissée dans l'église anémique
plus dangereuse même que
l'ange de la mort -
je t'ai cherchée
j'ai écrit des poèmes magiques
qui n'ont pas marché
t'ai trouvée quelques instants
hors de l'église unitarienne
des semaines plus tard
me suis assis dans la voiture avec toi
tenant une bouteille de bière entre
tes cuisses
désirant que nos esprits se touchent
que nos doigts & nos lèvres se fondent ensemble
dans la 82ème rue défoncé aux amphétamines
je t'ai encore laissé filer.

que voulais-tu ?

tes cheveux blonds un moment à l'adelès
la lourde lumière d'or autour de toi
gente dame vous étiez belle & je ne
savais pas pourquoi !

un mois plus tard
tu te glissas dans ma tête
alors que je dormais
j'ai essayé de t'expulser
& tu as seulement dit
« c’est pas mal, chez toi »
marrant, personne ne l'avait remarqué avant

ma première expérience télépathique
non-paranoïaque - m'a rendu hystérique
pour des semaines... je suis encore hystérique
j'ai pas de réponses

j'écris seulement ces
proses ? poèmes ? & je me dis
comme je lui disais lorsque j'étais
à Milwaukee & que nos esprits
se touchèrent à nouveau
(PAS D'ESPACE PAS DE DISTANCE)
ça ira peut-être mieux
pour la prochaine génération gente dame
votre fils
pourra lire les poèmes & découvrir
comment nous avons été assassinés
pendant 5000 ans
qu'il sache
qu'il n'y avait pas de place pour nous
sauf bouger ou devenir
invisibles

vous pouvez regarder ceux qui
ne bougent pas assez vite
ils meurent
& on les appelle des poètes
les gens avaient peur des poètes
maintenant ils n'écoutent plus
donc tout va bien(?)
gente dame - vous étiez
belle la nuit où
vous étiez assise au théâtre
très fatiguée et disparûtes
alors que je vous désirais
si fort
& ne savais pourquoi

tout le monde dit
« écris un poème sur east cleveland »

east cleveland
je veux te quitter
j'en ai marre d'être une
des attractions barbues du coin
j'en ai marre d'être paumé
dans ton ennui
je ne laisserai même plus
la télévision me brouter
la braguette
fini les transes télé
fils de putes
qui essayez de vendre la lumière
miracles hologrammes

« c'est une lumière de mauvaise qualité
elle ne dure pas aussi longtemps que le
vrai truc, mais les gens
ne verront pas la différence »

INTÉRÊT 4 % ! LA CLEVELAND TRUST
et son invisible autel de crânes
vous qui riiez
en nous regardant mourir
& soi-disant parce que
nous étions jeunes....

east cleveland AGRANDIT
votre environnement interne
laissez entrer le soleil
je suis trop jeune pour
me suicider pour vous amuser

vous ouvrez les portes
pour que j'aille me perdre
dans votre labyrinthe bureaucratique
vous glacez mon esprit
avec votre intuition de paysans
vos superstitions intellectuelles

en filigrane je sens
les rites émasculés
de la mafia maçonnique

pire que les cultes vaudous
sacrificateurs de poulets

pire que tous les maîtres occultes
de MAGIE blanche & noire
à l'ego bouffi

vos concepts de fraternité
à côté de la plaque & psychopathiques

pire que tous les meurtres
d'enfants à travers l'histoire

east cleveland, ce n'est pas à toi
que je parle - ou de toi
peut-être par toi

« la main droite ignore ce que fait la gauche »
c'est ce qu'a dit un raciste blanc
après avoir donné une danse
à un de mes amis

le comté
chaque fois que je m'en suis lavé les mains
je me suis senti un peu plus sale
en partant



CHANSON DES ENFANTS
pour Patrick O' Malley

à east cleveland la police me dit salut
à cleveland ils me demandent mes fafs
à l'ouest, même si la police me
connaît depuis des années, on me demande toujours mes fafs
comme si y en avait deux comme moi
les deux avec la même tête
mais l'un sans
son putain de livret militaire

des petits hommes verts nous volent
nos apparences, je parie
je pense que les flics d'east cleveland
sont de bons gars
mais je peux toujours pas leur demander mon chemin,
sais pas trop où je vais...
Traduit par Lucien Suel & Henry Meyer

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mardi 25 octobre 2011

Express Poem #557

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lundi 24 octobre 2011

ESPRIT TARKOS

En hommage à Christophe Tarkos

par ali boredom
mots-clés pour ouvrir les valises volantes de la mnémobuée oraculaire

TARKOSPIRIT

MANDUCATEUR

MINUTARISTE
PRÉPÉTITEUR
ÉPOUMONNEUR
NOMADONNEUR
DÉSERVITEUR
MADPATRESSE
ROADRUINEUR
PNEULÉGISTE
AGILITATEUR
ANTIPODISTE
VERBISULTOR
BELLIGÉRANT
PROLÉTARYEN
EXAGÉRATEUR
CÉLESTICIEN
MORPAILLEUR
AGAMEMNONCE
RUTABAGISTE
MASSILIANOX
ICONOSTELLE
BUCÉPHALOBE
PARENTHÉZAR
VIRGULOFONE
IDI05CRATIK
IVRACOLOGUE
TRAUMATURGE

TARKOSPIRIT a été publié par Thierry Dessolas en octobre 2011 dans "In-f°" n° 20 consacré à Christophe Tarkos.
In-folio des Cahiers de l'Institut français de l'Oriental.

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samedi 22 octobre 2011

KURT WITTER (2.III)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) publiés sur mon compte Twitter.
(#KurtWitter)

Deuxième saison

III


Au ciel de lit, les quatre cavaliers manœuvrent à l'unisson au milieu des éclairs engrenés par l'injonction de Costume Noir. Anna repère le thaumaturge juché sur la porte ouverte de la salle de bains. Il tient à la main un tuyau métallique flexible. Kurt envoie aux trois copilotes l'image d'un sous-marinier marmonnant dans un tube. Le cylindre s'étire, palpitant vers lui. (91-93)

Serpent annelé rivant sa bouche grande ouverte à l'oreille du rêveur volant. Voix de Costume Noir enserrant la tête de Kurt. "Vous décodez hier maintenant instantanément image par image avec accélération efficace. Ensemble inside the dream machine." Kurt veut poser la question de l'énergie noire, mais le flexible se rétracte comme le cordon d'alimentation d'un aspirateur. En même temps, le costume de Costume Noir se brouille. Un crrrépitement parasite monte et descend comme une tornade blanche. (94-97)

23:23, Kurt remarque les diodes du radioréveil. Il se souvient de tout, et notamment du vol en commun initié par le M.E.R.Z. De son lit, il twitte @AnnAbloom @ugobal @blanche_selavie : Merci de noter vos visions pour le tournoi de jeudi. #dada #rêve
En se rendormant, Kurt voit Georges fuyant vers le nord radical sur un traîneau tiré par des chiens à pattes télescopiques. (98-100)

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vendredi 21 octobre 2011

La frite à moustache - 5

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jeudi 20 octobre 2011

A suivre

Des liens en lien avec ce qui se passe dans et autour du Silo...

Mon hommage à Claude Pélieu publié en 2007 dans la Nouvelle Revue Moderne.

La parution de Mort d'un jardinier en Norvège sous le titre Ein gartnar døyr.

Deux extraits de "Mort d'un jardinier" choisis par Joachim Séné sur son blog "Fragments, chutes et conséquences" (parus en octobre 2010, mais m'avaient échappé...).

Un autre extrait de Mort d'un jardinier sur le blog de acila.

Dans Liberté 62 (n° 872, juillet 2009), page 9, un long article écrit par Frank Jakubek après notre rencontre à Lille.

Le 15 octobre 2011, c'était le 7ème anniversaire de la création de Silo. Le tout premier post était une citation de Jack Kerouac. Tous les posts d'octobre 2005...

Un commentaire sur ma traduction de Kerouac dans Le Forum Bleu.

Dans le Journal Sous-Officiel n° 046, un reportage sur le festival Poésie-Marseille 2010, texte Antoine Simon, photographies des performances par Josiane Suel.

Parution de mon poème "Vieil homme midi" aux éditions Derrière la Salle de Bains.

Le projet d'Emmanuel Rabu : 300 thèmes pour une bibliothèque.

Du livre de chiottes comme genre noble, article de Julien d'Abrigeon sur son site "Tears In My Beers" (voir sur le mur mon poster "Rose devant rose derrière" (!) publié chez Contre-mur).

Le catalogue Publie.net analysé par Anne Reverseau sur le site de Fabula.

Un article sur Bâtard du vide, roman de Jérôme Bertin sur le site Libr-Critique (Patrick Varetz).

Lotus Seven de Christine Jeanney, un travail arithmonyme en construction à découvrir...

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mercredi 19 octobre 2011

Suburban Monastery Death Poem 3

Poème sur la mort d'un monastère de banlieue
par d. a. levy (1942-1968)

PRÉFACE
PARTIE ZÉRO
PREMIÈRE PARTIE - L'HISTOIRE


DEUXIÈME PARTIE - LE PUITS

Mes plus grandes soifs
ont été étanchées
par les réponses
que j'ai apportées
moi-même
pourtant, je suppose
que je n'aurais jamais pu les trouver
sans ce rond de lumière
sur Euclid Avenue

on ne pouvait pas avoir
une bonne tasse de café
au Puits
même
en faisant tout son possible
même en attendant
très longtemps

J'ai paumé trois bonnes années
dans des sachets de thé éventé
du jus de chaussettes et ce chocolat brûlant
qui se collait à votre palais
c'était comme escalader une montagne
une montagne chrétienne
le Puits était là pour qu'on le conquière
à cette différence près que personne ne pouvait découvrir
exactement ce qui se passait là
ou à quoi ça pouvait bien servir

l'establishment essaya d'abord de fermer
le Puits à cause des Beatniks - qu'on appellerait
plus tard Hippies - et un décret
fut pris interdisant le port des sandales
à east cleveland

En deuxième lieu, ce fut à cause des blacks, comme si toutes
ces jeunes nanas allaient se mettre tout à coup à baisser
leur culotte à la vue d'une peau
noire - mec, personne ne pouvait se farcir
ces minettes - et ces minettes
ne se laissaient mettre par personne.
et le viol c'est pour les gamins
donc il ne se passait rien

alors Troisièmement ce fut à cause des hors-la-loi à moto
qui provoquaient des emmerdes sauf que je
n'ai jamais vu d’emmerdes, je n'ai jamais vu
le moindre poil de cul, je n'ai jamais bu une tasse
de café convenable, mais j'ai passé pas mal de temps
à attendre et j'ai entendu pas mal de guitares pleurer de douleur -

je ne sais pas pourquoi ils voulaient fermer
le Puits
mais je suis bien content qu'ils l'aient fait
j'aurais pu passer toute ma vie
à attendre que quelque chose se passe

il est mort de mort naturelle
quand le Bar de la Presse a décidé d'agrandir
le nébuleux café
ne s'est jamais transformé en nova
il a seulement été remplacé par une paire
de tables de billard et maintenant plus personne ne se tracasse
pour savoir qui se fait baiser par qui
du moment que ces mômes à cheveux longs
ne chantent plus les vieux refrains de Pete Seeger
ou les chansons de Joan Baez et qu'ils ne fument plus de persil
et ne prennent plus ces amphétamines à base de farine

juste à côté CINÉMA UNDERGROUND
séances le samedi soir - nom de dieu
j'ai vraiment l'impression d'être coincé en plein milieu
d'un patelin de bouseux - & il paraît que
c'est une des plus grandes villes
du pays !
CINÉMA UNDERGROUND
des films de série D sur la sorcellerie et seulement trois salles connues dans le comté
la plupart des salles de l'Ohio se trouvent
paraît-il à Cincinnati
ALLEZ AU CINÉ LA-BAS
des films universitaires expérimentaux
le ciné de l'acide pour un public pas branché
Pourtant - expérience unique
un bon film parfois
le visage souriant d'allen ginsberg
apparaissant continuellement
Est-ce que c'est dans le vent ?
Les Frères Kuchar, les labyrinthes de Peter Bergman
pas de films de Clevelandais de
Cleveland, pas de films sur
l'Underground de Cleveland...

le Continental Theatre
où je distribue des exemplaires du Buddhist Oracle
à des réacs paranos convaincus
qu'il s'agit d'une publication coco
personne ne comprend de quoi parle ce journal
je ne comprends pas de quoi il parle

Beaucoup de femmes charmantes bien
que je n'en ai baisé aucune et
j'attendais tous les samedis soirs
observant les yeux
essayant de retrouver quelqu'un que j'ai perdu
il y a plus de 5000 ans
était-ce en Assyrie? à Babylone ?en Atlantide ?
la Dame à la chevelure bleue
et aux yeux pleins d'étoiles
qui courait dans le sable -
dans mon esprit alors que tous les samedis soirs
je distribuais mes journaux
Me grouillant de retourner au Puits
la brigade des stupéfiants est sur le qui-vive
ils sont convaincus de l'existence
d'un trafic de drogue organisé
par la mafia française qui se fait
entre le café & le théâtre
un complot Communiste - des camels bourrées
d'opium de hasch & d'owsleys
sous le comptoir -
dans les chattes des petites filles
Interpol dira que dalle
ils mettront ça sur le dos de la Mafia
si quelqu'un se fait prendre
je continue à chercher
ce trafic de drogue
pour mon propre compte
sous couverture d'attendre une tasse de café
convenable - mais je n'ai jamais rien vu
rien que cette saloperie de vie de banlieusard

William Burroughs - sauve-moi ! laisse tomber
Michele Ray - Yael Dayan - sauvez-moi !

Je suis assis là dans les ombres du Puits
de vieux souvenirs me trottent dans la tête
de l'époque où ça a commencé & j'avais
pris le Direct
au coin de la 25ème Ouest & de Lorain vers Superior ou Windermere & j'avais marché dans la gadoue d'une fin d'automne pour attendre dans les ombres du café
les regardant s'allonger - aspirer & expirer
en écoutant la musique de Miles Davis à l'intérieur de ma tête

Maintenant je suis chez moi & je plane avec le Jefferson Airplane
casque stéréo collé aux mes oreilles - j’écoute Judy Collins
Country Joe & the Fish - des Chants Bouddhistes - Pink Floyd
le fantôme de Richard Farina - de la musique classique espagnole
& mon crâne se fend grand-ouvert
& les restes de mon cerveau
& les mots rassemblés
qui flottent vers le plafond

c'était beaucoup plus simple quand je me baladais
l'été jusqu'à la bibliothèque du quartier Nord
& je ne pouvais pas trouver de bouquins sur le Tantrisme, le Dadaïsme,
le Bouddhisme, l’Égypte, la poésie contemporaine -
il y avait énormément de propagande américaine -
j'étais très déçu - j'avais vraiment envie
d'étudier - au lieu de ça je passais mes étés assis
essayant de devenir aussi doux que les arbres
essayant de comprendre où ils
puisaient leur foi en la vie
croissant - croissant patiemment
jaillissant vers le soleil

il fut une époque où chacun
voulait être Le chef et faire avancer
les choses - mais on décida
que servir était plus chrétien
que commander aussi l'endroit était plein
de lieutenants attendant un capitaine
qui leur présente un plan d'action
il n'est jamais venu
ou peut-être l'avons-nous manqué
c'est la névrose de cleveland
je ne comprends pas ce qui
se passe dans cette
banlieue changeante
peut-être que c'est contagieux
peut-être que les blacks
qui remontent Hayden Avenue
amèneront un chef
avec eux


les adeptes de John Birch sont venus voir au Puits
un soir portant en écharpe leur forme bizarre
de patriotisme - les mômes de 16 ans les ont rembarrés en se marrant
les jeunes trotzkystes aussi sont venus parler au
Puits, les mômes de 16 ans sont allés se coucher
ou bien se sont énervés & sont partis
se balader dans les rues

LE PUITS un café vraiment libéral est mort de sa belle mort - le 1er juin 1968
Repose Ingénu dans la Paix

Lenore Kandel, J.D. Kuch, sauvez-moi !
Traduit par Lucien Suel & Henry Meyer

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lundi 17 octobre 2011

Regard d'acier

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mardi 11 octobre 2011

Suburban Monastery Death Poem 2

Poème sur la mort d'un monastère de banlieue
par d. a. levy (1942-1968)

PRÉFACE
PARTIE ZÉRO


PREMIÈRE PARTIE - L'HISTOIRE

"east cleveland a une plus longue histoire que cleveland"
dit-elle comme pour injecter ce renseignement supplémentaire
à l'intérieur de mes centres d'énergie en dégénérescence
comme un pompiste dans une station-service
je ne pouvais faire comprendre à personne
combien j'étais fatigué
rien qu'à écrire des poèmes pour demain
ou écrire des poèmes pour moi-même
une forme de suicide

JE M'EN FICHE DE L'HISTOIRE D'EAST CLEVELAND !
puisque de toutes façons tout a commencé à cleveland
& c'est de là que vient la merde
east cleveland
avec son ancien administrateur municipal
ses délégués municipaux
n'est pas comme cleveland où
le maire & les conseillers pompent l'argent du
gouvernement fédéral & de la cosa nostra & des syndicats
appelez-les comme vous voulez
ça n'a pas vraiment d'importance
du moment que vous savez
qui payer
& qui paie
& ne laissez jamais le bon peuple se rendre compte
de ce qui se passe
s'il y a des problèmes
mettez ça sur le dos des communistes
ou des membres de la john birch
ou des militants noirs
ou des hippies analphabètes
tout dépend des gens à qui vous vous adressez
à ce moment-là
« il n'y a aucun problème à east cleveland »
et dans un proche avenir
si jamais ils mettent sur pied
le conseil des beaux-arts, même
les poètes seront mis au pas
comme ils l'ont été à cleveland
c'est si facile de convaincre des poètes
de ce qu'est la poésie
et de ce qu'elle n'est pas
& chacun sait
que coucher avec la muse
est réservé aux jeunes poètes
quand tu auras été rendu impuissant
par le style et la forme & des mots comme "l'art"
quand tu auras été édité par les BONS éditeurs
et que tu connaîtras toutes les bonnes réponses
quand tu auras mérité le droit de t'appeler
poète tu seras mort
& couché sur le dos
à boire du vin de messe, tandis que
la muse, qui restera toujours une jeune fille
au regard blasé devant l'univers
se rappellera tout à coup
que la nécrophilie
est une expérience qu'elle a déjà connue
& que ça ne l'intéresse plus
d'enfourcher des cadavres

vous vous demandez pourquoi vos gosses portent
des fleurs dans les cheveux
& rient dans les parcs
c'est cette garce en personne
qui mange des bonbons à la cantharide
et leur chuchote à l'oreille
parce que, même s'ils ne comprennent pas tout à fait
ce qu'elle dit - ils savent écouter
ils savent lire Look Magazine
entre les lignes & ils ont toujours la foi

l'histoire d'east cleveland c'est MAINTENANT
en cet instant
en suspens dans ce film cinérama quadridimensionnel
que nous nous figurons être la vie
alors que je me demande si les Indiens
qui parcouraient la Piste du Lac avaient autant de
mal que moi pour arriver à se payer une bonne tranche de cul

(excuse-moi, ma dakini intime
tu sais que je t'aime platoniquement
que j'écris mes poèmes pour toi, mais j'aime bien
fourrer mes doigts dans quelque chose d'humide pour me rappeler
où je suis
je ne veux pas finir comme
Kenneth Patchen - se cachant en
Californie - exilé

Pound & Artaud coffrés
dans le passé - Edgar Poe, un poivrot
un poivrot parano !)

Madame, il faut être réaliste
envoyer tous vos poètes dans les maisons de fous
ne favorise pas la profession
vos cheveux bleus au vent
& vos yeux pleins de diamants
vos cuisses de néon tremblotant
s'écartaient dans ma tête
tandis que j'étais assis là dans ce tranquille appartement
de Savannah Avenue attendant que
ma femme-amante adolescente rentre
du travail après l'équipe de nuit
serveuse sur un bateau de la mort-restaurant

un Yorikke grec avec son menu à 1.09 $ spécialités de
chiche-kebab, ragoût d'agneau, poulet rôti
filet de boeuf grillé, côtelette de veau, spaghetti
etc tout ayant le même goût
pendant qu'en bas, le clébard
aboyait dans le noir chaque fois
qu'un lambeau de vieux journal ou qu'un emballage plastique
voletait sur le trottoir


j'étais assis à me demander
si elle n'avait pas été attirée
dans une rue tranquille & violée
pendant que je rêvais d'amour et de paix
que je rêvais de femmes étranges
frappant à ma porte en costumes érotiques
chuchotant entre leurs lèvres humides & des roses flamboyant
entre leurs cuisses au lieu de ça
chaque jeune fille/vieille fille
que je rencontrais me voulait pour frère
pour ami, "allez vous faire foutre ! merde !"
avais-je crié aux ombres
peut-être que ma femme-amante adolescente se
fait violer en rentrant de son travail &
faut que j'aille me faire mon cinoche
& j'avais laissé
l'appartement vide
cap sur le restaurant
par Savannah & Alleghenny & Northfield
jusqu'à Euclid Avenue pour prendre un café
vraiment déçu
de trouver bobonne encore là
à travailler tard
il ne se passe jamais rien de passionnant
sauf quand les voisins déménagent
à la cloche de bois
tous les 2 ou 3 mois
& que le proprio nous demande
des renseignements à leur sujet
on ne connaît jamais bien
nos voisins

nous avons décidé de déménager
après qu'un soir en rentrant
ma bonne femme-amante adolescente
ait été suivie jusqu'à la maison par un gamin
(ç'aurait pu être moi)
mais ma femme
étant encore chrétienne à cette époque
je ne tenais pas à ce que quelqu'un soit blessé
en essayant de la violer

finies les promenades
à sa rencontre
au soleil
ou dans la neige
ou par les nuits sombres
quand les réverbères
faisaient de toutes choses des ombres bizarres
et que les étincelles des incinérateurs
d'appartements jaillissaient
dans l'air pollué comme des feux d'artifice

plus de véranda sur l'arrière
avec une fenêtre pour que le siamois
puisse sortir la nuit & aller errer
par les rues terrifié à l'idée qu'un
gros matou puisse
lui mettre
les tripes à l’air

tant de soirées assommantes
tranquilles veillées d'halloween
dans Strathmore Avenue
à fumer l'herbe bienfaisante & à boire du scotch
à faire des expériences avec des grandes marmites de
soupe maison
nous faisions de la soupe
vous ne le croiriez pas
seulement de la soupe
rien d'autre à baiser
que cette jeune fille de 17 ans
bientôt ma femme pour
notre survie commune
& puis un an & demi à Savannah Avenue
finir ce qui nous restait de peyote
nous avait donné mal au ventre à tous les deux
& aucune image dans nos têtes
on s'était éclaté avec l'acide ou les graines de morning glory
jusqu'à ce que la loi dise "allez vous faire sucer par votre dieu"
& qu'elle pose les scellés sur la porte de l'univers
avec une croix
& la loi
les flics des stups de cleveland
& les conseillers municipaux
une bande de travestis
criant & poussant de petits rires
"Nous sommes Dieu, Nous sommes Dieu"
QU'ILS AILLENT SE FAIRE FOUTRE
Je suis un contribuable
& un scorpion
& un poète je n'ai pas besoin des drogues
je voulais seulement faire comme tout le monde
& tous ceux que je connaissais prenaient des drogues
& tous ceux que je connaissais lisaient le Village Voice
& chouchoutaient leurs troubles psychosomatiques
rien que pour avoir des pilules
n'importe quelles pilules
que faire d'autre ?
la télévision ?
se branler sur les spots publicitaires
bobonne qui te broute la braguette
pendant les publicités alimentaires
GROUILLEZ-VOUS D'ALLER PISSER AVANT QUE LE FILM RECOMMENCE
la télévision qui te broute la braguette
jusqu'au retour de bobonne

la télévision - en voilà encore une de drogue
bonne vieille vie de banlieusard
pourtant, je suis content qu'ils aient voté les lois
beaucoup trop de jeunes mômes essaient de me brancher
des gamines veulent me rendre visite
avec de l'herbe - elles m'écrivent des lettres
désirent être mes amies
des chasseurs de célébrités qui veulent visiter
l'ashram de poésie du coin -
connerie de merde !
j'ai l'impression d'être un film underground
brûlé par Savonarole

je suis toujours à la recherche
d'une reine loyale et bandante
qui sache jouir dans sa tête
et qui me laisse jouir avec elle

la dernière fois que j'ai pris de l'acide
je voulais être libéré
immédiatement
j'y ai presque laissé ma peau
j'ai décidé que je ne voulais pas être libéré de cette façon
trop clinique
me suis assis & j'ai regardé les murs fondre
& se transformer en yantras fluides ondoyants
lancinants ornements
tout ce fatras visuel
me faisait chier
les autres avaient envie de baiser autant
que moi mais ils avaient tous peur
alors on se contentait de regarder les tableaux
sauter des murs

je suis fatigué d'être l'instigateur de tout ça
m'a fallu trois jours pour retrouver
une vision normale 8/8 ou 10/10
ça dépend du degré d'emmerdes

résoudre les problèmes de l'univers
avoir des pensées inquiétantes
écrire des poèmes paranoïaques sur la police
rien à faire à part
changer la litière du minet, vider les ordures
rien à faire à part me rendre à l'Adeles bar
l'ultime frontière religieuse
& la voir détruite par les
promoteurs de l'université

il fait jour à east cleveland
le soleil filtre à travers les
feuilles de mûrier
par la
fenêtre de notre
nouvel appartement de wymore

le soleil explosant doucement
sur nos nouveaux tapis d'orient
de l'armée du salut
de la 55ème rue

Tout le monde Dit
"écris un poème sur east cleveland" ouais mec, ça s'rait chouette !
Traduit par Lucien Suel & Henry Meyer

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posted by Lucien Suel at 10:24 0 comments

lundi 10 octobre 2011

Express Poem #556

posted by Lucien Suel at 08:16 0 comments

samedi 8 octobre 2011

KURT WITTER (2.II)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) publiés hebdomadairement (2 par jour) sur mon compte Twitter.
(#KurtWitter)

Deuxième saison

II

L'escadrille des joueurs de dadas dessine un + au-dessus du bas-relief merzien. Constellation positive sur l'univers recréé. Les quatre sont unis dans le temps du rêve, interconnectés en altitude. La distance autorise un panoramique spatio-temporel. Ils se voient bébés au sein, enfants aux genoux écorchés, adolescents romantiques écrivant des poésies gorgées de Sehnsucht. (81-83)

Anna Bloom lit un roman de James Joyce. Blanche Sélavie coupe les cheveux de Tonton Marcel. Hugues Haubal loue une caravane. Kurt entend les bombes s'écraser sur Hanovre. Il trempe son pinceau dans l'huile de térébenthine et joue sa première sonate. (84-85)

Tout arrive simultanément. Le temps s'abolit comme un bibelot d'inanité. L'espace est parcouru de vibrations synesthésiques. La tapisserie de papiers de chewing-gum clignote dans les éclairs orangés des orages qui se succèdent en une longue théorie. L'amas de prospectus dégouline d'encres de couleurs et de pâte à papier. Le M.E.R.Z. bouillonne dans l'électricité statique. Le grondement du tonnerre couvre toutes les pistes sonores. Les quatre oniromanciens décontenancés font face au pot au noir. (86-89)

"TOWERS! OPEN FIRE!". Médiocre parodie de Darth Vador, la voix de Costume Noir émerge du chaos ambiant. Kurt éclate de rire. (90)

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posted by Lucien Suel at 07:29 0 comments

vendredi 7 octobre 2011

Le Maire

Monsieur le Maire veut faire le bonheur de ses concitoyens.

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posted by Lucien Suel at 08:32 2 comments

jeudi 6 octobre 2011

La paire de lunettes

ta vie s'allonge tes
verres grossissent à
mesure que te shunte
le temps la prothèse
prend place le livre
s'ouvre l'étui aussi

lever les verres les
verres sur le nez ou
écrire au jugé entre
les lignes voici les
correcteurs le signe
visible (!) de l'âge

écran transparent la
buée couvre le monde

écran protecteur des
lunettes pour souder
pour plonger dans un
reflet inversé comme
spectacle spectacles
they say miroir flou
de ce monde envisagé
à travers les arbres
de lune les branches
de lunettes feuilles
de verre ajoutant au
poids du corps nu tu
as besoin d'elles si
tu veux décrypter le
kilo surnuméraire au
cadran de la balance

le poids sur l'écran
du pèse-personne les
verres ne seront pas
les seuls à épaissir

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posted by Lucien Suel at 08:15 2 comments

mercredi 5 octobre 2011

La frite à moustache - 4

posted by Lucien Suel at 08:47 5 comments

mardi 4 octobre 2011

Suburban Monastery Death Poem 1

Récemment, Patrice Béray a de nouveau attiré l'attention sur le poète d. a. levy (1942-1968) dont j'ai édité le "Poème sur la mort d'un monastère de banlieue" dans le revue Starscrewer en 1978.
En avril 2006, j'avais mis en ligne dans Silo la première et la dernière partie de ce magnifique et terrible poème.
Dans les semaines à venir, le texte intégral sera mis à votre disposition dans Silo.
Pour commencer, voici la dédicace et la préface.

Ce poème est Dédié Avec Un Amour Singulier À
BIG LEONARD - décorporé en 1966
REV. DEWEY FAGERBERG
REV. CLEO MALONE
JEANNE SONVILLE
REV. JOHN SCOTT
Tony & Mary Walsh
Hermon Cook
George Fitzpatrick
Frank «SPIDERMAN» Savage
Sammy Franks
Bob Cappelli
Linda
G.T. Chappelear
Catherine Tekakwitha
Tim Hall
Ron Lucas
rjs & sandie
Ron Cornman
John Rose
Ron Green
Frank & Vikki
Rusty & Maria
Ben Jeff
Jack
Simon
Emler
Beverly
et aux nains lesbiens d’ed sanders

«Ils veulent que je me justifie -
Qu’ils aillent se faire foutre» j.s. rutherford

préface

Vous ne comprenez rien à la poésie - les poètes jouent avec la vie à l'occasion - mais d'habitude ils se contentent d'être des maquereaux du système - la vraie signification globale de ce poème est, je n'y pige rien.

Tous ceux qui ont des lumières disparaissent quand je les interroge, les chrétiens assassinent ceux qui se mettent en travers de leur route, les juifs n'ont pas appris grand chose en 2000 ans, les hindous ont des problèmes d'ego & les musulmans sont psychopathes. Le vaudou (qui est le catholicisme du noir) est oublié. De plus en plus de gens s’intéressent à LA SORCELLERIE, ce qui est OK tant qu'ils ne la confondent pas avec la Magie Noire. La magie blanche c'est le pied & vous pouvez en apprendre beaucoup mais la Magie Noire est dangereuse, VOUS NE POUVEZ PAS GAGNER, & si vous vous débrouillez bien avec, ça vous retombera sur le nez dans votre prochaine vie, vous renaîtrez probablement poète dans une société industrielle.

J'ai lu une fois un truc sur l'ennui existentiel & depuis, je m'emmerde - un certain tour d'esprit bizarre me force à reconnaître que tous mes actes sont des jeux illusoires destinés à remplir l'ennui. Je n'arrive pas à trouver la « cause primordiale »... c'est trop facile de dire « C'est la Volonté de Dieu » mais du coup tout le monde essaie de m'expliquer ce que ça veut dire. Est-ce-que Dieu veut qu'on s'emmerde ? Alors qu'Il aille Se faire mettre. Est-ce qu'on devrait faire péter la planète & retourner à l'énergie & aux esprits ou bien devrait-on protéger la planète & se libérer avec des actes d'amour programmés? Je soupçonne que c'est quelque part dans le divin subconscient de masse que ce pays est programmé pour se barrer en couille - est-ce la Volonté de Dieu ? est-ce-que ça veut dire que toutes tentatives pour sauver ce pays sont contre la Volonté de Dieu ? Pour qui travaillez-vous ? Presque toutes les fois que je fais l'acte d'amour, je chope une infection !

Les seules fois où je suis heureux c'est dans l'instant où je suis heureux, mais la plupart du temps ça fout le moral des autres à plat alors ils me descendent en flèche. Aider les gens fait que mon ego se sente bien, mais les mystiques disent débarrassez-vous de votre ego - Est-ce que je devrais me sentir mal à l'aise parce que j'ai fait quelque chose de bien (et qu'est-ce que c’est quelque chose de bien ? ) Aider les gens pour rien c’est emmerdant. L'année passée, le sexe est devenu emmerdant, maintenant si Dieu dit que tout le monde devrait avoir beaucoup d'enfants, où les prêtres cachent-ils leurs enfants ? Travaillent-ils contre le subconscient de masse sacré - la toile d'araignée - le tantra de Dieu -

Alors ce poème je l'ai écrit parce que quelqu'un me l'a demandé & je m'emmerdais & je ne savais pas quoi faire d'autre...

d.a. levy
east cleveland 1968
Traduction : Lucien Suel & Henry Meyer

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posted by Lucien Suel at 08:01 2 comments

lundi 3 octobre 2011

Express Poem #554


À propos des poèmes express, une video du poète Austin Kleon et le blog Newspaper Blackout !

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posted by Lucien Suel at 07:53 0 comments

samedi 1 octobre 2011

KURT WITTER (2.I)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) publiés hebdomadairement (2 par jour) sur mon compte Twitter.
(#KurtWitter)

Deuxième saison

I


Kurt plane en rase-mottes au-dessus du M.E.R.Z. Au pays fantasmé de Costume Noir, Flight Simulator remplace le jeu de dadas. Le paysage planétaire garnit les murs de l’habitation, s’étend au plafond. Kurt domine le hérisson damé, pâquis de piquants. Bras tendus, il survole les moules Broodthaers, mine de schistes marins à ciel ouvert. Les déchets palpitent artistiquement. Épaves stellaires. Éléments récupérés du satellite crashé dans le jardin de L’Impossible Naoko, une amie de Blanche Sélavie. (71-74)

Kurt sent la robuste énergie symbolique présente dans la sculpture. Choix, collecte, recyclage. Moteur d’Éclosion. Rite Zen. L’eau utilisée pour fabriquer les objets fixés aux parois sourd et ruisselle en cascade sous les yeux de l’aviateur endormi. Le pétrole brut réintègre également le circuit sous la forme de filaments irisés qui surnagent dans les méandres aquatiques. (75-77)

Kurt est en vol stationnaire. C’est l’appartement au complet qui semble tourbillonner. Les couleurs du M.E.R.Z se coagulent. Tout est blanc étincelant, comme la nacre de ses yeux. Le rêveur aérien flotte dans l'ardeur lumineuse. L’horizon a disparu. (78-79)

Comme des feux dans la nuit, trois trajectoires cernent Kurt : Anna et Blanche sur les ailes, Hugues à l'arrière du quatuor. (80)

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posted by Lucien Suel at 08:08 0 comments