mercredi 25 février 2009

Dessins idiots

Un parmi la soixantaine de mes "Dessins idiots" qui seront exposés à Marseille dans la librairie Le Lièvre de Mars du 5 mars au 4 avril.

Quelques bonnes, très bonnes et même excellentes raisons de venir voir l'exposition de dessins idiots de Lucien Suel à la librairie Le Lièvre de Mars.

Parce que selon diverses méthodes d'enseignement par correspondance, Lucien Suel ne sait pas dessiner… et qu'il dessine !
Parce qu'il vous faudra trouver d'autres excuses pour ne pas dessiner.
Parce que les dessins idiots révèlent les maux.
Parce qu'il n'y a pas que l'art conceptuel pour faire marcher votre cerveau.
Parce que si Ray Ventura et ses collégiens chantaient « C'est idiot mais c'est marrant », les dessins de Lucien Suel sont idiots et marrants.
Parce que l'idiotie est l'incarnation de l'humanité et que Lucien Suel est un humaniste.
Parce que sur les traces d'un petit gars des Ardennes qui aimait les peintures idiotes vous allez aimer ces dessins idiots.
Parce que le marché de l'art ne résistera peut-être pas aux tarifs pratiqués.
Parce qu'il ne faudrait pas que le succès rencontré par son livre Mort d'un jardinier, en le révélant à un plus large public, cache la multiplicité de ses pratiques.
Parce que c'est la première exposition de dessins de Lucien Suel à Marseille.
Parce qu'un petit dessin vaut mieux qu'un long discours.

Nicolas Tardy

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posted by Lucien Suel at 10:29 2 comments

vendredi 20 février 2009

Un poème de Jean-René Lefebvre

Avant que l'hiver se termine, un poème de mon ami Jean-René.


















La neige muette
poussière de nuage
la nature respire inaudible
un oiseau noir saute
nulle branche ne l'arrête
nul confort ne le retient
un cri quelque part se libère
que personne n'entend
c'était une prière
et qui l'a su heureuse
à cet instant
posée sur la chartreuse
comme un drap blanc

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posted by Lucien Suel at 09:35 0 comments

dimanche 15 février 2009

Un autre poème de Philippe Castellin

BAISSE UN PEU L'ABAT-JOUR…
par Philippe Castellin

Récapitulons.
la clarté consiste à éclairer toutes les choses de manière égale.
Comment le nier.
Quand on éclaire une chose d’un côté on accroît l’obscurité de l’autre.
Les choses ne sont pas plates. Pas toutes.
Pour pouvoir placer une ampoule au plafond bien au centre il faut un plafond.
Assurément.
Il n’est pas facile de déterminer le centre exact d’un plafond.
La plupart des plafonds sont affectés d’irrégularités.
Si les choses ne sont pas à égale distance du centre du plafond les choses ne sont pas éclairées également.
Certes.
Dans certains cas il n’y a pas de plafond.
S’il n’y a pas de plafond il n’y a pas de sens à évoquer le centre du plafond.
Comment le nier ?
Si l’on met plusieurs sources lumineuses à égale distance des choses et symétriques les unes par rapport aux autres la surface des choses sera éclairée également.
On peut l’envisager.
Un taux résiduel d’obscurité demeure concentré sous les choses ou contracté dans les choses.
Si on ouvre les choses et qu’on les place en apesanteur elles deviennent plus claires.
On peut l’imaginer.
Eclairées par de multiples sources lumineuses situées à égales distance les unes des autres
des choses en apesanteur sans plis absolument plates et sans épaisseur seraient des choses claires.
On peut le croire.
Des choses en apesanteur sans plis absolument plates et sans épaisseur ne se distinguent plus les unes des autres.
Une chose en apesanteur sans plis absolument plate et sans épaisseur n’est pas une chose.
On ne peut pas dire un sans dire deux.
On doit le reconnaître.
Une chose en apesanteur sans plis absolument plate et sans épaisseur n’est pas une chose.
C’est à craindre.
Une chose non une et non chose sans poids ni volume ni épaisseur éclairée par de multiples sources lumineuses est la lumière elle-même.
La lumière elle-même ne se voit pas.
Les choses sont obscures.
A l’évidence.

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posted by Lucien Suel at 09:59 0 comments

lundi 9 février 2009

Journal du Blosne (8)

Journal éclaté de résidence au Blosne

Laverie résidentielle de Serbie. TIT/
anium. Le menu il est petit. Triangle
encore, amphithéâtre rendez-vous, les
ventilateurs, le verre, l'inox, Lille
Rennes, l'Égypte, une pyramide devant
les tours pour un dactylogramme, (cf.
Augustin Lesage), place de Zagreb, on
sort sur le marché, les sacs de sable
sont les voyageurs, période d'essai à
vide, le métro roule, Peter Brady est
sur le quai, un train fantôme, fleurs
électriques. Les pirates du métro. Il
n'y a plus de boucaniers, mais il y a
encore du boucan dans les entrées, la
cage d'escalier. Au FG4, on attend le
concours de gâteau aux pommes. Aussi,
la baratineuse fait son beurre. Comme
aux Grisons, le poète ordinaire reste
assigné à résidence d'auteur. On coud
toujours mais ici on n'allonge pas le
patron sur la table pour le découper,
on ne garde que son pantalon. Poésie,
couture. Ce n'est pas pour les chiens
de garde. Les ormeaux, Emmaüs rue des
ormeaux, le vendredi, le samedi et le
dimanche, mon musée gratuit. Les 3 du
Banat, debout sous le ciel, comme des
Parques. L'Instant T n°8 archivé pour
les vieux jours. St Benoît, cimetière
de l'est, cimetière du nord. Je pense
à Olivier B. au-dessus du balcon dans
une rue de Bruay. C'est l'heure de la
récréation au groupe scolaire Volga &
je sors de l'hôpital sud, là en face.

Les feuilles tombent. Je me souviens,
ici aussi, je veux dire dans ce pays,
dans les années cinquante, les femmes
étaient obligées de porter un foulard
sur la tête, à l'église. Tof, rocker,
qui programmait au Kaméléon, à Lille,
un copain de Jean-Jacques. HLM police
proximité trafic BMW HLM BMW HLM BMW.

En passant derrière la boulangerie, à
Ste Élisabeth, j'aperçois le pétrin &
l'image de Josiane sortant le pain de
la gazinière avec les gants ignifugés
se forme dans mon cerveau. Une vapeur
blanche sort du sol. Talus couvert de
millepertuis, à l'entrée d'un passage
souterrain en tôle ondulée. Tilleuls,
petits pavés, square de Poméranie. Le
soir dans un bar en ville -au Blosne,
pas de bar- le bon sourire de Charles
Pennequin
me donnant des nouvelles de
C. Tarkos. Poème à Guillevic-l'école,
les fleurs sont inoffensives. Stop et
j'observe deux garçons qui jouent aux
billes dans l'escalier (!) du garage.
Ils jouent à tiquer. Les glies patois
d'ici pour les éteules patois de moi.

Hello, Loïc Tortoral ! Le tunnel sous
le Blosne, les baguettes thaïs. Poème
express
au café confort. Les chênes &
les glands du Péloponnèse. Les allées
luisant sous la lumière des tours, la
pluie, les phares, les reflets. Avant
de partir, je monte, je monte encore,
ascenseur, échelle en alu, je suis au
sommet d'une tour, je marche dans les
graviers, au milieu des tuyaux et des
cheminées. Tout autour de moi sur 360
degrés, le monde tourne, tourne vite.

Le monde tourne mal. Je descends ici.

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posted by Lucien Suel at 10:39 3 comments