mercredi 12 novembre 2008

Mort d 'un jardinier (3)

Les lectrices & lecteurs de Silo me pardonneront, je l'espère, si je publie une nouvelle fois, une dernière fois, un article consacré à mon roman. Il s'agit de la première critique parue dans la presse "papier".
Un texte d'Alexandre Fillon dans Livres Hebdo n° 751, 24 octobre 2008.

La mort en ce jardin

Natif des Flandres artésiennes où il réside toujours, Lucien Suel a été l’éditeur de la revue The Starscrewer, consacrée à la poésie de la Beat Ge­neration, et Moue de veau, magazine «dada punk ». Suel qui anime la Station Underground d’émerveillement littéraire, avait déjà publié de nom­breux ouvrages de poésie.
Le voici qui passe à la fiction avec le formidable Mort d’un jardinier publié à La Table Ronde. Son héros souffre du genou droit, se sent rapidement fatigué, pense de plus en plus sou­vent à la mort. Dans son jardin en­touré de frênes où la taupe s'immisce entre les artichauts et les carottes, la terre rejette des cailloux, des si­lex et même parfois des balles. No­tre homme, qui a le crâne dégarni, des lunettes, utilise des gants de cuir et porte des chaussures de sécurité, connaît son affaire, la vie cachée des racines.
i! sait d'ailleurs que « les sureaux ont des racines chevelures de gorgone amassées en paquets, chignons merdiques à dénouer », que « le prunellier sauvage se plie à angle droit sous la terre, qu 'il change constamment de direction, qu'il dé­veloppe la même technique que les rejets des ormes », et sent toujours quand tombe le bon jour pour semer s’il veut récolter ra­dis et laitues.
Armé de sa bêche, prêt à bouter hors de chez lui les sournois mulots qui forent hypocritement carottes et bet­teraves rouges et les petites limaces noires auxquelles il pourrait donner de la bière pour qu'elles se noient, il se livre à un rituel immuable : « enfoncer soulever retourner enfoncer sou­lever retourner», sans utiliser le pied, à la force des bras, travaillant comme une machine un jardin en gestation qu'il faut surveiller quotidiennement.
Peu à peu, les souvenirs reviennent, les sensations remontent à la surface.
Superbe chant de vie porté par une écriture lyrique et tenue, Mort d'un jardinier est l'une des meilleures pousses de l'automne. ------------------- AL. F.
J'ajoute un lien vers un autre article publié ce jour sur le blog "Ces mots-là". (LS)
Tous les autres liens concernant "Mort d'un jardinier" : ICI.

Libellés :

posted by Lucien Suel at 16:46

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

good to see your novel is being reviewed. Pamela Beach Plymell

22:21  
Blogger Lucien Suel said...

good to read yr comment. See you. LS

09:51  

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