mercredi 8 mars 2006

Lettres de l’asile

J'ai connu Mauricette Beaussart lorsqu'elle faisait partie de la rédaction de la revue Le Dépli Amoureux. Elle y a tenu d’octobre 1987 à juin 1988 une rubrique littéraire et musicale intitulée « Vapeurs ».
Une sévère dépression l’obligea à abandonner tout travail littéraire et à l’automne 1988, elle fut internée à l'Hôpital Psychiatrique de Saint-Venant (Pas-de-Calais). Cet établissement se trouve à quelques kilomètres de chez moi. Naturellement, je pensai rendre visite régulièrement à mon amie. Le docteur Hanique, son médecin à l'hôpital me reçut. L'état de Mauricette Beaussart lui interdisait toute visite, mais le docteur Hanique me conseilla de lui écrire régulièrement. Ce que je fis.
Je lui donnais des nouvelles de nos amis communs et l'entretenais des nouveautés dans le domaine de la production poétique et des musiques marginales. Après une douzaine de lettres laissées sans réponse (mais le docteur Hanique insista pour que je continue), le contact fut établi en février 1989.
L'échange dura un peu moins d'un an au cours duquel Mauricette Beaussart m'écrivit dix lettres.
Dans la nuit du 31 décembre 1989 au 1er janvier 1990, elle s'enfuit de l'hôpital.
Puis le silence, jusqu’en juillet 2005 et la création du blog Etoile Point Etoile.
Les 10 lettres de Mauricette Beaussart furent éditées à Lyon sous le titre « Lettres de l’asile » en juin 1991 par Christophe Petchanatz aux « Editions de Garenne » (une édition « pirate » en fut faite par Philippe Morice à Nantes). Une nouvelle édition définitive fut réalisée en 1995 à l’enseigne de la Station Underground d’Emerveillement Littéraire. L’ouvrage est aujourd’hui épuisé. Les 10 lettres de Mauricette Beaussart ont été republiées dans leur intégralité au sein de « Cadavre Grand m’a raconté, anthologie de la poésie des fous et des crétins dans le nord de la France ».
A noter aussi que dans le roman de Yannick Bourg « Les potes de la perception », paru en 1997, dans la collection « Le Poulpe » (n° 49), le héros lit « Les Lettres de l’asile » et de nombreuses citations tirées des lettres de Mauricette apparaissent dans le cours du roman.

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posted by Lucien Suel at 10:05

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Pardon, mais n'êtiez-vous pour "arrêter le cigare et le chianti" à la clinique San Guisto de Gorizia en Août dernier ?

00:02  

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