samedi 17 décembre 2005

Anges d'un nouvel ailleurs (Kerouac Ginsberg Burroughs) 4/7

Inde 5 - Pakistan 6. Qu'aurais-tu dit Allen ? Quelle vieille histoire serais-tu allé chercher ? Quel conte ? Par quelle pirouette de vieux Juif new-yorkais bouddhiste homosexuel aurais-tu commenté ce score ?
Dans quel livre de sagesse l'Inde a-t-elle appris à construire sa bombe ? Clinton, paraît-il, aurait permis de laisser échapper quelques secrets de fabrication en échange de fonds pour sa dernière campagne électorale (1996). Peut-être lui a-t-on enseigné les grands secrets du Kamasutra ? Paix à ton âme, ô Allen, son halo entoure maintenant toute chose ici-bas. En attendant que les requins dépècent ton cadavre, vieux filou, agent littéraire, j'espère que tu as su protéger tes droits...
(AM)

Dans une librairie d’Hazebrouck, j’entends un bonimenteur interroger le public : « D’après vous, quel est le dernier grand poète disparu ? » Et je n’ai rien dit, j’ai laissé le bonimenteur subventionné déclarer que la poésie avait été tuée par les professeurs (est-ce que c’est vrai ?) et que Jacques Prévert était le dernier grand poète avec un mégot à la bouche ! Quand je l’ai entendu ajouter que la différence entre le polar et la poésie, c’était que le polar existait avec le rock and roll et pas la poésie, alors, j’ai craqué ! Et ils sont sortis de ma gorge, les trois anges du nouvel ailleurs, ils sont sortis de ma gorge desserrée, Kerouac, Ginsberg et Burroughs ! Ils sont sortis de ma gorge avec Chandler, avec Hammett, avec Charlie Parker, avec Bob Dylan, Jimi Hendrix et Ken Kesey.
Assez de discours !
Assez de boniments !
Assez de subventions !
(LS)

L'ailier attend le ballon, il va bientôt le recevoir. Il prend un peu d'élan, s'envole et le saisit. C'est le démarrage en trombe, ses jambes courtes et véloces lui permettent une accélération fantastique sur les derniers yards. Une feinte et il passe : TOUCH-DOWN. Demain les journaux titreront sur l'envol du jeune Kerouac. Celui de Lowell fera une couverture sur l'enfant prodige du pays. Demain une grande carrière de joueur de football s'offre à toi Jean Lebris de Kerouac. JACK KEROUAC... Ce sont tes jambes et ton entraîneur qui vont te trahir, ta tête aussi... Comment courir avec en tête les pages de Céline, Proust, les vers de Whitman. Depuis que tu as rencontré ce dandy/cultivé/camé, tu sens le danger. Il t'attire bien davantage que cette balle oblongue.
Il est temps de courir, mais plus en zigzags. Il est temps d'aller d'Est en Ouest. Il est temps d'embarquer... Il est temps de pratiquer l'art de la fugue... Il y a une Amérique que tu soupçonnes. Là dans cette Grosse Pomme. Une Amérique qui sue et qui vit et qui boit et qui se came et qui va au cinéma et aux concerts. Il y a un souffle de vie... à saisir... à décrire... à écrire... GO !
Le message que j'ai entendu est : « Ouvre-toi aux autres, écoute et regarde le monde et peu à peu, apprends à agir en fonction de tes sentiments profonds. Noue des amitiés, respecte les façons de penser, de concevoir ou de voir le monde, ne juge pas en fonction des critères que donne la bonne société mais considère chacun comme unique, avec ses raisons d'agir ou de partir. » Et cela parfois n'est pas simple... Parfois se noue le drame, la mort aux limites de cette vie de joie, alcool, poésie et folie... Naomi, Joan et Ti-Jean.
(AM)

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posted by Lucien Suel at 08:27

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

À supposer que J. Prévert ait été un grand poète (ce dont on peut douter, malgré les côtés sympathiques du personnage), il pourrait bien faire partie, comme La Fontaine ou Tardieu, du peloton d'exécutés victimes des pédagogues ! Et si Prévert est un poète (et pas seulement "un con", comme l'a dit Houellebecq), on peut bien, alors, accorder ce titre à des rockers comme Tom... Verlaine, voire à de plus légers baladins pop, comme les Nits...

22:43  

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