mercredi 30 novembre 2005

Richard Brautigan & Benjamin Franklin




Richard Brautigan : La pêche à la truite en Amérique.
Ci-contre, la couverture de l'édition originale française (1973)
Ci-dessus, la couverture de l'édition de poche britannique (1972)
Celle-ci permet d'apprécier correctement le premier chapitre du livre intitulé : Jaquette pour la pêche à la truite en Amérique et consacré à la description de la statue de Benjamin Franklin dans Washington Square à San Francisco... Les amateurs se reporteront à leur propre édition.
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samedi 26 novembre 2005

Silo (16) Jean Rivière

Ce ne sont pas les silos des métropoles que nous voudrions remplir mais les petits greniers d'Afrique Noire. p 164
Jean Rivière, La vie simple, Robert Morel éditeur, 1969.

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vendredi 25 novembre 2005

Les Coleman

La ficelle du colis est une parente éloignée du nœud coulant du bourreau.
L’organe de reproduction des châteaux de sable est le seau.
Les jours font la queue pour devenir aujourd’hui.
Les sous-marins de luxe ont leurs propres piscines.
Le jour décida de se séparer de la nuit et de suivre sa voie personnelle.
Toutes les pièces du puzzle joignirent leurs efforts pour retrouver celle qui manquait.
Chaque page d’un livre connaît la page d’en face par cœur.
Le bâton de marche n’était pas trop sûr de ce qu’il devait faire lorsque l’homme commença à courir.
La cuillère adore la chaude caresse de la soupe.
La pendule décida de travailler tard cette nuit-là.
Le ballon de foot ignorait dans quel camp il se trouvait.
Où sommes-nous quand nous sommes perdus ?
Il était minuit largement passé mais le vent était encore debout.
Le camp de nudistes organisait son bal costumé annuel.
Voir une baignoire dans une prairie nous remet en mémoire les miracles de la plomberie.
La raison pour laquelle une brouette a une roue, une moto deux et une voiture quatre tient au fait que les humains n’en ont aucune.
Les nouveaux balais soulèvent toujours la même saleté.
Ils allaient l’obliger à avancer sur la planche quand, par un heureux hasard, le bateau coula.
Le dodo ne sait pas qu’il appartient à une espèce disparue.
Toutes les semaines, le cannibale devait trouver un nouveau boucher.
Pourquoi à son retour, le boomerang était-il différent ?
Ils avaient besoin de deux accidents supplémentaires pour terminer leur collection de taches sur tapis.
Une brique sortit en volant de la vitrine du bijoutier.
La théorie veut que si on traverse un lac d’encre sur un radeau de papier buvard, on ne peut pas se noyer.
Il priait pour obtenir enfin la séparation de ses deux mains.
S’asseoir sur le siège des toilettes excite le téléphone.

Extraits du livre de Les Coleman "JE SUIS TROP VIEUX POUR MOURIR JEUNE" (dessins et "irréflexions"), éd. Station Underground d'Emerveillement Litttéraire, 2005.
Traduction de Lucien Suel.

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jeudi 24 novembre 2005

Le roman d'Odile Lefranc

Nous avons trouvé original et agréable ce moyen de présenter un roman.
Juste un clic pour être captivé par Odile.
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mercredi 23 novembre 2005

Exercice de style (Pierre Jourde)

Nous empruntons ce texte de Pierre Jourde initialement publié sur le site "libr&critik"

Bandes de Jeunes, encore un effort pour être vraiment révolutionnaires.

Trois adolescents, s’imaginant à tort ou à raison poursuivis par la police, franchissent un grillage barbelé et se réfugient dans une cabine de haute tension en négligeant les avertissements, interdictions et autres têtes de morts artistiquement peints sur la porte. Deux meurent électrocutés. Des bandes de jeunes, en représailles, et pour protester contre leur abandon, attaquent les pompiers, tirent au revolver sur les forces de l’ordre, brûlent les autobus avec leurs occupants, dont une handicapée, détruisent voitures, entrepôts, centres commerciaux.Une marche silencieuse a lieu en l’honneur des adolescents. Certains marcheurs s’étonnent de l’absence du ministre de l’intérieur à cette manifestation. Les familles des deux jeunes victimes sont reçues par le premier ministre, qui promet des mesures contre l’exclusion. Au même moment, non loin de là, un employé des services municipaux qui inspectait le mobilier urbain était tué à coups de pieds et de poings devant sa femme et sa fille par une bande de jeunes. Personne ne juge bon de recevoir sa famille.
*
Trois adolescents, s’imaginant à tort ou à raison poursuivis par la police, se jettent dans la Seine par une nuit d’hiver glaciale. Ils meurent noyés et gelés. Des bandes de jeunes, en représailles, et pour protester contre leur abandon, incendient hôtel de ville, cliniques, maisons de retraite garnies de leurs occupants.Une marche silencieuse a lieu en l’honneur des adolescents. Certains marcheurs s’étonnent de l’absence du ministre de l’intérieur à cette manifestation. Les familles des trois jeunes victimes sont reçues par le président de la république, qui promet des mesures contre l’exclusion. Au même moment, non loin de là, un badaud qui regardait les vitrines est tué à coups de barres de fer devant sa femme et sa fille par une bande de jeunes. Personne ne juge bon de recevoir sa famille.
*
Trois adolescents, s’imaginant à tort ou à raison poursuivis par la police, se précipitent du haut d’un pont surplombant l’autoroute. Ils meurent aplatis, puis écrasés par quelques dizaines de véhicules. Des bandes de jeunes, en représailles, et pour protester contre leur abandon, tirent au fusil-mitrailleur sur les véhicules du SAMU, déracinent les arbres des parcs municipaux, brûlent les collèges et les lycées. Une marche silencieuse a lieu en l’honneur des adolescents. Certains marcheurs s’étonnent de l’absence du ministre de l’intérieur à cette manifestation. Les familles des trois jeunes victimes sont reçues par le président des Etats-Unis, qui promet des mesures contre l’exclusion. Au même moment, non loin de là, un automobiliste qui sortait de sa voiture est lardé de coups de poignard devant sa femme et sa fille par une bande de jeunes. Personne ne juge bon de recevoir sa famille.
*
Trois adolescents, s’imaginant à tort ou à raison poursuivis par la police, se réfugient dans la fosse aux ours du zoo. Ils meurent déchiquetés et dévorés. Des bandes de jeunes, en représailles, et pour protester contre leur abandon, arrachent les canalisations d’eau et de gaz, les câbles électriques, font sauter l’hôpital et jettent de la mort aux rats dans la station d’épuration. Une marche silencieuse a lieu en l’honneur des adolescents. Certains marcheurs s’étonnent de l’absence du ministre de l’intérieur à cette manifestation. Les familles des trois jeunes victimes sont reçues par le Pape, qui promet des mesures contre l’exclusion. Au même moment, non loin de là, un passant qui passait est découpé à la tronçonneuse devant sa femme et sa fille par une bande de jeunes. Personne ne juge bon de recevoir sa famille.
*
Trois adolescents, s’imaginant à tort ou à raison poursuivis par la police, s’aspergent d’essence et mettent le feu. Ils meurent carbonisés. Des bandes de jeunes, en représailles, et pour protester contre leur abandon, abattent un airbus d’Air France à coups de roquettes, font dérailler un TGV et projettent du gaz moutarde dans le métro. Une marche silencieuse a lieu en l’honneur des adolescents. Certains marcheurs s’étonnent de l’absence du ministre de l’intérieur à cette manifestation. Les familles des trois jeunes victimes sont reçues par le secrétaire général de l’ONU, qui promet des mesures contre l’exclusion. Au même moment, non loin de là, un homme qui vivait est écorché vif puis démembré devant sa femme et sa fille par une bande de jeunes. Personne ne juge bon de recevoir sa famille.
*
Trois adolescents, s’imaginant à tort ou à raison poursuivis par la police, s’empoisonnent et se pendent. Ils meurent. Des bandes de jeunes, en représailles, et pour protester contre leur abandon, lancent une bombe atomique d’occasion sur Paris. Une marche silencieuse a lieu en l’honneur des adolescents. Certains marcheurs s’étonnent de l’absence du ministre de l’intérieur à cette manifestation. Les familles des trois jeunes victimes sont reçues par tous les chefs d’Etat de la planète, ainsi que par les représentants des plus grandes religions, qui promettent des mesures contre l’exclusion. Au même moment, non loin de là, un être qui était est longuement torturé, puis cuit et dévoré devant sa femme et sa fille par un groupe de jeunes gens. Personne ne juge bon de recevoir sa famille…
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mardi 22 novembre 2005

Silo (15) Ernst Jünger

Les chaumières ou les étables semblaient endormies, mais des traces imprimées dans la neige et qui se ramifiaient autour d'elles montraient que leurs habitants étaient déjà allés chercher foin, paille et aliments dans leurs granges, leurs meules et leurs silos. p 231

De ces espaces dénudés, surgissent çà et là des groupes de silos, de réservoirs ou de granges au milieu desquels apparaissent des montagnes de blé jaune ou brun, semblable à une puissance supérieure qu'aurait atteinte la bonne terre par sa fertilité. p 236

Ernst Jünger, Premier journal parisien 1941-1943, Le Livre de Poche Biblio, 1984.

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lundi 21 novembre 2005

Un poème de Jack Micheline


Un jour de nuit tordue

Je veux du vin
les cailloux dans ma tête ne se transformeront pas en pain.
Aujourd'hui c'est mon anniversaire cinquante-six ans et tout ce que je possède c'est une poche vide.
Ma vieille figure de poivrot est toute vérolée et balafrée.
Je tremble méchamment de tous mes membres dans cette foutue brise glaciale.
Ai voyagé loin avec une centaine de guitares
la petite musique dans mon crâne vacille et s'éteint.
Me suis traîné sur une béquille sur plus de dix mille kilomètres
à chercher des sourires
à fredonner des mélodies
pâtée pour chien couteaux de cuisine néon éblouissant dans le fauteuil d'un coiffeur.
Mes gosses sur la route depuis très longtemps et ma femme complètement dérangée depuis tant d'années.
Le bleu du ciel c'est à travers des picrates rouge sang que je l'ai regardé
désir vampire vivant ma vie
avec le Christ.
La mort m'a pourchassé ici et là.
La vie en moi s'éteint vite.
Faut que je me colle à la route la route la route
tirer sur mon mégot
c'est toujours trop long quand je suis parti parti parti
Aujourd'hui c'est mon anniversaire et le blé ne va pas pousser dans ma tête
je veux du vin
du vin
du vin
Trad. Alain Suel
Ce poème est extrait du recueil Un fleuve de vin rouge

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samedi 19 novembre 2005

Mail Art (1)

Extraite des archives papier de SILO, une carte postale avec des tampons de Rémy Pénard, praticien du Mail Art.

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vendredi 18 novembre 2005

Silo (14) Jérémie

Allez donc à ma demeure à Silo, où j'avais fait habiter mon nom autrefois, et voyez ce que j'en ai fait à cause de la méchanceté de mon peuple Israël. Et maintenant, puisque vous avez commis tous ces méfaits, oracle de Yahweh, et que vous ne m'avez pas écouté quand je vous parlais, et que vous ne m'avez pas répondu quand je vous appelais, je traiterai cette maison, qui porte mon nom, en laquelle vous vous confiez, et ce lieu que j'ai donné à vous et à vos pères, comme j'ai traité Silo ; et je vous rejetterai loin de ma face, comme j'ai rejeté tous vos frères, toute la race d'Ephraïm. 7-12-15
La Bible, Livre de Jérémie.

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jeudi 17 novembre 2005

Un poème de Charles Bukowski

LA FILLE DEHORS AU N°I DE STRAWBERRY PATCH
II est une heure et demie
lundi
30 degrés en novembre
sur Western Avenue.
Une fille apparaît sous un porche
et reste là à regarder.
Une femme plus âgée sort et s'appuie
au montant de la porte.
La fille a tout juste vingt ans.
Une minirobe rouge
boutonnée par devant. Des collants
et des chaussons orange.
On a l'impression qu'elle
vient à peine de se réveiller.
Un grand sourire éclaire son visage.
Elle esquisse un pas de danse en souriant.
Elle est pâle. Elle est blonde.
Tout à coup elle fait signe à quelqu'un qui passe
en voiture.
La vie est intéressante.
Elle est jeune.
C'est une fille.
Elle danse encore une fois. Elle fait signe. Elle
sourit.
Tout ça est bien agréable à une heure et demie
l'après-midi quand il fait 30 degrés.
Elle veut de l'argent.
Elle fait signe. Elle danse.
Elle sourit.
La vieille femme s'ennuie et retourne
à l'intérieur.
Je démarre ma voiture dans le parking de l'autre côté de la
rue.
Je pars vers l'ouest, vers Oakwood et je perds la fille
de vue.
Je pense, c'est tellement bizarre,
on a tous besoin d'argent.
Puis j’allume la radio et j'essaie
d'oublier ça.
Trad. L. Suel

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mercredi 16 novembre 2005

Les terrils


On est debout devant le vieux terril dans l’air humide d’une matinée d’automne. On s’ouvre à son histoire. On tourne les pages du paysage dans sa tête. On pivote, on s’enfonce dans le temps, on remonte, on imagine la suite. On n’est pas à la télé. On a le cœur qui bat et les yeux qui se mouillent.
Devant le vieux terril, on fredonne la chanson de Dylan : "How many years can a mountain exist before it is washed to the sea ?" On regarde les sillons tracés par les pluies du printemps et de l’automne ruisselant sur les pentes, on voit la poussière que le vent soulève en été au sommet. On entend les schistes glacés se fendiller, s’émietter sous la pression du gel en hiver. De très loin, au-delà des siècles, on imagine le terril usé, aplati, nettoyé.
Autrefois, sur des rails, les locomotives fumantes traînaient les wagons de charbon. Les ouvriers en vélo mettaient pied à terre devant les grandes barrières rouges et blanches qui descendaient dans un bruit de ferraille cliquetante. Les rails ont été déboulonnés, fondus dans les aciéries, sont devenus portières de voitures, cocottes-minute ou cuves de congélateurs. Les traverses en bois imbibées de goudron, de carbonyl, se dessèchent et pourrissent tout debout, reliées par des fils de fer barbelés en bordure des pâtures. Seule, la vieille maison de garde-barrière se dresse encore là, isolée en plein champ, à l’ombre du terril verdoyant.
On n’a pas le droit d'être nostalgique, on doit être moderne, on doit aller de l'avant, on doit suivre, on doit marcher, on doit obéir au progrès. On n’a pas de regrets, on a encore de la fierté pour quelques années.
Les mineurs ne toussent plus. Les puits sont des trous noirs dans l’espace. Les terrils sont les témoins encore visibles de l'activité charbonnière passée. La sueur et les crachats se sont évaporés. Le sang s’est desséché. La poussière retourne à la poussière.
Le silence s’est posé sur et autour du terril comme une grande chauve-souris grise et membraneuse.
Lucien Suel
(extrait de « Les terrils, ombre & clarté »)
Photo : Patrick Devresse

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mardi 15 novembre 2005

Silo (13) James Graham Ballard

Il y a ici des silos entiers de cocaïne et d'héroïne. p 226

J. G. Ballard, La face cachée du soleil, Fayard, 1998.

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lundi 14 novembre 2005

Momolamana

Un duo, Momo (c'est elle) et LaMana(c'est lui) basé à Courtrai vu et entendu récemment avec beaucoup de plaisir.
Un morceau : Buddy O'

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vendredi 11 novembre 2005

Vétéran 14-18


Fleury Verbrugghe (1896-1985)

Stations.
Quis est homo qui non fleret
1.
Le public s'était relevé à l'entrée de la Cour. Un verdict sans appel : la mort. La sage-femme, avec un sourire, dit : "C'est un garçon."
2.
Ses parents l'avaient appelé Fleury, prénom relativement courant à cette époque (on était en 96) et dans cette campagne, sur la rive gauche de la Lys.
3.
Classe 16, blessure au Chemin des Dames pour l'édification du "derrière". A l'hôpital, un tirailleur sénégalais serrait dans son paquetage la tête pourrissante d'un fantassin allemand.
4.
Après la guerre, après les seaux de pinard de l'"Amnistie", il rencontra Rachel..
5.
Il travaillait au déchargement des wagons de coke et de minerai. La belle équipe des "40 tonnes", casquettes de coton bleu, chemises de toile aux manches roulées sur les coudes saillants, veines bleutées armoriant le dos de la main.
6.
Fleury torcha la sueur qui ruisselait sous le bec de sa casquette avec un grand mouchoir à carreaux violets et blancs.
7.
Après son opération de la colonne vertébrale, il passa trois mois allongé sur une planche que Rachel avait placée sous ses reins.
8.
Tous les dimanches, il plaisantait gentiment avec les serveuses de l'estaminet où il jouait à la manille en buvant quelques pernods.
9.
Rachel eut une attaque. Fleury la véhiculait dans son grand fauteuil à roulettes. Le soir, il l'étendait à côté de lui. Elle mourut.
10.
Après quelques années, ce fut son tour. Sous la chemise de nuit, l'oeil pouvait mesurer le diamètre du fémur. La peau, les veines et les os.
11.
Sur son lit de mort, il portait sa belle veste de lainage noir à laquelle était épinglée sa médaille de la Légion d'Honneur.
12.
Le croque-mort répandit quelques gouttes de bougie fondue dans le cercueil avant d'y déposer, avec l'aide de son assistant, le cadavre de Fleury.
13.
Il fut emmené sous la neige de janvier dans une camionnette noire.
14.
Dans le caveau, le pêle-mêle des os. La peau et les veines ont disparu. Les yeux bleus de Fleury, à travers l'absence des paupières, fixent l'humidité qui suinte du couvercle du cercueil.
Lucien Suel

La photo a été prise le 6 octobre 1984 à Guarbecque lors de la cérémonie de remise de la Légion d'Honneur. Fleury Verbrugghe est mort le 1er janvier 1985. Le poème a été écrit en février 1985. Une autre version de ce poème apparaît dans Canal Mémoire.

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jeudi 10 novembre 2005

Silo (12) Maurice G. Dantec

En face, les vieux Moulins de Paris dressent leurs silos comme des cathédrales Art nouveau, sous un ciel que la lune nimbe d'une lumière douce, fragile, et trouble.p 236

Maurice G. Dantec, Villa Vortex, Gallimard, La Noire, 2003.

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mercredi 9 novembre 2005

Citation de Salvador Dali

"La politique me paraît être un cancer qui ronge la poésie. J'ai vu bien de mes amis se dissoudre dans l'action politique et y perdre leur âme en voulant la gagner. Le social, l'économie me paraissent dérisoires, vains et surtout faux - une science inexacte par excellence ; un miroir aux alouettes pour piéger dans des contradictions inextricables les artistes, les intellectuels, c'est à dire les plus mal armés pour résister aux appels aux sentiments. On veut les mobiliser pour défendre des causes qui, de toute façon, trouveront leur solution par le jeu naturel des forces de l'histoire et où l'intelligence n'a qu'une place infime. La poésie et l'art sont les grands sacrifiés de l'événement historique. Ne pas s'en mêler me paraît être la seule méthode d'action et d'autodéfense efficace. La seule honnêteté par rapport à cette poésie que l'on porte en soi comme une flamme rare et délicate."

Demain, le nom de l'auteur sera ajouté à ce post. Vos propositions sont les bienvenues...
Aujourd'hui, c'est demain...
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mardi 8 novembre 2005

Un sonnet de Paul Verlaine

La mort des cochons

Nous reniflerons dans les pissotières,
Nous gougnotterons loin des lavabos,
Et nous lècherons les eaux ménagères
Au risque d’avoir des procès-verbaux.

Foulant à l’envi les pudeurs dernières,
Nous pomperons les vieillards les moins beaux,
Et fourrant nos nez au sein des derrières,
Nous humerons la candeur des bobos.

Un soir plein de foutre et de cosmétique,
Nous irons dans un lupanar antique
Tirer quelques coups longs et soucieux.

Et la maquerelle entrouvrant les portes
Viendra balayer –ange chassieux-
Les spermes éteints et les règles mortes.
extrait de l’Album Zutique (circa 1871)
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lundi 7 novembre 2005

Silo (11) Jean-Luc Porquet

Il lui a d'ailleurs conseillé, pour stocker ses aliments, de flanquer son poulailler non pas seulement de deux, mais de trois silos pouvant contenir une quinzaine de tonnes, "cela afin de vous permettre de vous faire livrer chaque fois par un camion gros porteur de 24-25 tonnes et éviter ainsi les pénalités pour livraison de moins de vingt tonnes". p 127
Le contrat stipule que l'éleveur doit laisser ce dernier apposer son sigle sur les silos de son poulailler. p 128
Jean-Luc Porquet, Jacques Ellul l'homme qui avait (presque) tout prévu, Le Cherche-Midi, 2003.

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dimanche 6 novembre 2005

Patismit (en picard) & Patti Smith (en français)

Ajout d'octobre 2007 : La vidéo de ma lecture de ce poème est à voir ici.
Omodaou, jaété à Dranouter in Belgique, pouchfestivalfolk.
Au mois d’août, je suis allé à Dranouter en Belgique pour le Folk Festival.
Chéponlon deummazon.
Ce n’est pas très loin de chez moi.
Ji éto aveukeum fill.
J’y suis allé avec ma fille.
Chétel kalavovoulu keujvach aveukel,
C’est elle qui avait voulu que je l’accompagne.
Chétopourvir Patismit, lkanteuss.
C’était pour voir Patti Smith, la chanteuse.
Inllaker toulédeu.
On l’apprécie tous les deux.
Pi, Patismit alé deumnach, ékankala kominché akanté, al avo lach deumfill asteur.
Patti Smith a le même age que moi et quand elle commencé à chanter, elle avait l’âge de ma fille.
Adon, jédito intchiojornal kiçaplo the starscrewer (chavedir chkokeu détoil).
En ce temps-là, j’éditais un petit magazine qui s’appelait « The Starscrewer » (ce qui signifie « Le Baiseur d’Etoiles »).
Ed-din, javo mi in lonmorcio dpoézi d’Patismit.
J’y avais publié un long poème de Patti Smith.
Chéto dutan kalavo fé chlalbom horses (écha, chaveudir bidé).
C’était au moment de la sortie de son album « Horses » (ce qui veut dire « Chevaux »).

Adon, aléto memmvénu in France, à Charleville, pourdir esprierr sultomb achédeujonn Rimbaud, Arthur, épi Isabelle, es seur.
A l’époque, elle était même venue en France, à Charleville, prier sur la tombe des deux jeunes Rimbaud, Arthur et sa sœur Isabelle.

Mémi, jennlavo jamévu invré, évla kjétola indzou deuchapito à Dranouter.
Je ne l’avais vue en chair et en os, et voilà que je me trouvais sous ce chapiteau à Dranouter.
Iféjoforko, yavo gramindmontt.
Il faisait très chaud, il y avait énormément de monde.

Aveukeumfill marie, henn akorarivé anougliché touduchmin inteur tertouss in dijan pardon àché jin.
Avec ma fille Marie, on est parvenu à nous glisser très lentement dans la foule en nous excusant au passage.
Epivla, justavan kchakominch, henn avoréuci, bienplaché, chayéto, preskach frontstage, finbénach.
Et voilà, juste avant le début du concert, on avait réussi, une bonne place, quasiment au frontstage, impeccable.
Cha a kominché aleur.
Le concert a commencé à l’heure prévue.
Chelprézintatriss ala anonché Patismit.
La présentatrice a annoncé Patti Smith.
Chétoduflamin, mé imsonavir kja komprin kan memm chakal dijo.
C’était en flamand, mais malgré tout, je comprenais ce qu’elle disait.
Ché muzicien yzon rintré sulsenn,
Les musiciens sont entrés en scène.
Izonkominché ajué,
Ils ont commencé à jouer,
épitodinko, henn avu arivé Patismit:
et d’un coup on a vu arriver Patti Smith :
lonkaveu rett,
longs cheveux raides,
ponmakié,
pas maquillée,
inpalto dgarchon sucindo,
une veste d’homme sur le dos,
dégrossbotinn,
des grosses chaussures,
in djinn,
un jean,
pi intchiokarako touchifoné.
et un petit caraco tout froissé.
Ala fé sinn achéjin,
Elle a fait signe au public,
ikriott tertouss,
tout le monde hurlait,
mémi jdijorin,
moi, je ne disais rien.
Jravizo, alavo intilif dinsmin.
J’observais, elle tenait un petit livre à la main.
Imsan-no kchéto inlif edpoézi.
Il me semblait que c’était un recueil de poèmes.
Epi, alarsaké séleunett desspoch edpalto.
Ensuite, elle a sorti ses lunettes de la poche de sa veste.
Adon, al sa avinché achmikro,
Elle s’est dirigée vers le micro,
Ela ja étésézi.
Et là, j’ai été scotché.
Ala kminché a lir :
Elle a commencé à lire :
holy holy holy holy holyholy holy holy holy holy holyholy holyholyholy the world is holy
(sakré sakré sakré sakré sakrésakré sakré sakré sakré sakré sakrésakré sakrésakrésakré chmon-ne ié sakré).
holy holy holy holy holyholy holy holy holy holy holyholy holyholyholy the world is holy (sacré sacré sacré sacré sacrésacré sacré sacré sacré sacré sacrésacré sacrésacrésacré le monde est sacré).
Todinko, ja u komenn boul din min gozio,
D’un seul coup, j’ai eu comme une boule dans la gorge,
min keur i sa séré,
j’ai eu le cœur serré,
jacintu méziu sfrékir,
j’ai senti mon regard se mouiller,
jakru kjalobrèr laomitan dtoulmon-ne.
j’ai cru que j’allais me mettre à pleurer devant tout le monde.
Javo arkonu toutt swit chakchéto.
J’avais reconnu immédiatement de quoi il s’agissait.
Chéto Howl, chfameu poem d’Alenn Guinnsberg.
C’était Howl, le fameux poème d’Allen Ginsberg.
Mi jfeuzoalé méloupp touba, in memm tank Patismit.
Je remuais silencieusement mes lèvres en même temps que Patti Smith.
Javo méziu plin dlarm.
J’avais les yeux pleins de larmes.
Yavo forlontan ek kitkoss edparel nméto pon arivé.
Il y avait bien longtemps que pareille chose ne m’était arrivée.
Kankala u fini dlir echpoem, alaprin sklarinett,
Quand elle a eu terminé la lecture du poème, elle a pris sa clarinette,
al sami a souffléddin edtouttséforch, épi észott muzicien i zavott oci montéchson,
elle s’est mise à souffler dedans de toutes ses forces, et les musiciens ont également augmenté le volume,
alafini chpremié morcio,
elle a terminé ce premier morceau,
aterr, suchéplank, sucindo,
à terre, sur les planches, sur le dos,
toudi inféjan brèr esklarinett.
toujours en faisant pleurer sa clarinette.
Aprécha, al sa arlévé, aladi :
Ensuite, elle s’est relevée, elle a dit :
This poem was from Allen Ginsberg
(Chpoem la yéto d’Alenn Guinnsberg).
This poem was from Allen Ginsberg (C’était un poème d’Allen Ginsberg).
Pi ala kontinué sinspektak,
Puis elle a continué son spectacle,
alakanté sékanchon, alardi dzott poem,
elle a chanté ses chansons, récité d’autres poèmes,
émi touchtanla, echsuresté sumégampp,
et pendant tout ce temps, je suis resté sur mes jambes,
san boujé, ak méziu, mézorel, tougran ouverr juska kchaseuchfini.
immobile, les yeux et les oreilles grands ouverts jusqu’à la fin.
Jéto ozanch,
J’étais aux anges,
emfill oci.
ma fille aussi.
Iapon, ifalo kejninpal,
Sans aucun doute, je devais en parler,
ekjvouldich chakchéto.
je devais vous dire ce que c’était.
Jminrapélra toudi dechjourla,
Je me souviendrai à jamais de ce jour-là
kank Patismit alavnu kanté à Dranouter
quand Patti Smith est venue chanter à Dranouter.
Lucien Suel, septembre 1998,

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samedi 5 novembre 2005

Patti Smith (in English)

August 98, I was in Dranouter, Belgium, attending the Folk festival. It's not far from my place. I was there with my daughter. She wanted me to go with her. We expected to see Patti Smith, the singer. Both we're fans. Patti Smith is the same age as me and when she began her carrier she was as old as my daughter now.
In those times I had a small mag called "The Starscrewer". In one issue, I'd published a long piece of poetry by Patti Smith. It was when she recorded the "Horses" LP. She'd even come to France in Charleville to pray over the graves of the two young Rimbaud, Arthur and his sister Isabelle. But I'd never seen her for real.
So now, I was there under the big top in Dranouter. It was very hot and overcrowded. With my daughter Mary, we slowly elbowed our way through the crowd, sorry, sorry, excuse me... and finally, just before the beginning of the show, we succeeded, got a good place, right at the frontstage, happy as can be !
It began right in time. A lady introduced Patti Smith using Flemish language, but I mainly understood what she said. And soon, the band entered the stage starting to play. Suddenly came Patti Smith, long stiffed hair, no make-up, a man-jacket over her shoulders, large boots, jeans and a small rumpled blouse.
She waved to the crowd. Everybody was cheering but I said nothing. I just watched her. She held a booklet in her hand. It looked like a poetry book. Then she got her glasses out from her jacket 's pocket. She came right in front of the mike and then I was hit. She started to read : "Holy holy holy holy holyholy holy holy holy holy holyholy holyholyholy the world is holy !"
Suddenly I got a lump in my throat. I was sad at heart. I felt my eyes becoming wet. I thought I was about to cry there just in front of all these people. Immediately I'd recognized what it was. It was Howl, this famous poem by Allen Ginsberg. My lips moved at the same time as Patti Smith's. Tears in my eyes, it had been a long time since such a thing happened to me.

When she'd finished reading the poem, she took her clarinet and proceeded to blow with all her might, and by the way, the other musicians were playing higher and higher too. She ended with this first piece on the floor, on her back, always making her clarinet crying. Then she stood up again. She said : "This poem was from Allen Ginsberg."

She went on with the rest of her show, singing more songs, reading more poems. And all along the show, I was there, standing on my feet, quite still, eyes and ears wide open till the end. It was like day-dreaming for me, and for my daughter, as well. So, you see, I had to speak about it. I had to tell you. It's forever in my mind, that day when Patti Smith came to sing in Dranouter.
Lucien Suel
Traduit du picard par l’auteur.

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vendredi 4 novembre 2005

Patismit (en picard)


PATISMIT

Omodaou, jaété à Dranouter in Belgique,
pouchfestivalfolk.
Chéponlon deummazon.
Ji éto aveukeum fill.
Chétel kalavovoulu keujvach aveukel,
chétopourvir Patismit, lkanteuss.
Inllaker toulédeu.
Pi, Patismit alé deumnach, ékankala kominché akanté, al avo lach deumfill asteur.
Adon, jédito intchiojornal kiçaplo the starscrewer (chavedir chkokeu détoil).
Ed-din, javo mi in lonmorcio dpoézi dpatismit.
Chéto dutan kalavo fé chlalbom horses (écha, chaveudir bidé).
Adon, aléto memmvénu in France, à Charleville, pourdir esprierr sultomb achédeujonn Rimbaud, Arthur, épi Isabelle, es seur.
Mémi, jennlavo jamévu invré, évla kjétola indzou deuchapito à Dranouter.
iféjoforko, yavo gramindmontt.
Aveukeumfill Marie, henn akorarivé anougliché touduchmin inteur tertouss in dijan pardon àché jin,
épivla, justavan kchakominch, henn avoréuci, bienplaché, chayéto, preskach frontstage, finbénach.
Cha a kominché aleur.
Chelprézintatriss ala anonché Patismit.
Chétoduflamin, mé imsonavir kja komprin kan memm chakal dijo.
Ché muzicien yzon rintré sulsenn,
izonkominché ajué,
épitodinko, henn avu arivé Patismit:
lonkaveu rett,
ponmakié,
inpalto dgarchon sucindo,
dégrossbotinn,
in djinn,
pi intchiokarako touchifoné.
Ala fé sinn achéjin,
ikriott tertouss,
mémi jdijorin,
jravizo, alavo intilif dinsmin.
Imsan-no kchéto inlif edpoézi,
épi, alarsaké séleunett desspoch edpalto.
Adon, al sa avinché achmikro,
éla ja étésézi.
Ala kminché a lir :
holy holy holy holy holyholy holy holy holy holy holyholy holyholyholy the world is holy (sakré sakré sakré sakré sakrésakré sakré sakré sakré sakré sakrésakré sakrésakrésakré chmon-ne ié sakré)todinko, ja u komenn boul din min gozio,
min keur i sa séré,
jacintu méziu sfrékir,
jakru kjalobrèr laomitan dtoulmon-ne.
Javo arkonu toutt swit chakchéto.
Chéto howl, chfameu poem dalenn Guinnsberg.
Mi jfeuzoalé méloupp touba, in memm tank Patismit.
Javo méziu plin dlarm.
Yavo forlontan ek kitkoss edparel nméto pon arivé.
Kankala u fini dlir echpoem, alaprin sklarinett,
al sami a souffléddin edtouttséforch, épi észott muzicien i zavott oci montéchson,
alafini chpremié morcio,
aterr, suchéplank, sucindo,
toudi inféjan brèr esklarinett.
Aprécha, al sa arlévé, aladi :
this poem was from Allen Ginsberg (chpoem la yéto dalenn Guinnsberg).Pi ala kontinué sinspektak,
alakanté sékanchon, alardi dzott poem,
émi touchtanla, echsuresté sumégampp,
san boujé, ak méziu, mézorel, tougran ouverr juska kchaseuchfini.
Jéto ozanch,
emfill oci.
Iapon, ifalo kejninpal,
ekjvouldich chakchéto.
Jminrapélra toudi dechjourla,
kank Patismit alavnu kanté à Dranouter.

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jeudi 3 novembre 2005

L'écriture des vers


L'écriture des vers, c'est la poésie.
Lucien Suel et les lombrics du jardin (Bailleul, 1992)
Merci à Thierry Venin 

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posted by Lucien Suel at 07:23 0 comments

mercredi 2 novembre 2005

Silo (10) Peter F. Hamilton

Nous devons inspecter la minoterie ce matin, et je dois savoir combien de blé il reste dans les silos des fermes à l'ouest du domaine. p 79
Ce niveau était dévolu à l'ingénierie et à la maintenance ; les cavernes contenaient des machines à profusion, du générateur de fusion à l'usine de filtrage chimique, de la fabrique cybernétique au silo de stockage de minerai. p 573
Peter F. Hamilton, Le dieu nu, 1. Résistance, Ailleurs & demain, Robert Laffont, mai 2002.

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mardi 1 novembre 2005

Litanies du tombeau de Mouchette


LITANIES DU TOMBEAU DE MOUCHETTE.

Mais déjà l'eau grise ruisselle du
ciel lacrymogène
Mais déjà la terre se gorge, suave
cloaque bourbeux
Mais déjà les palpitations du sang
lancinent l'oeil

Et les doigts se courbent sous les
lourdes semelles
Et les doigts pèlent les plaquards
boueux et froids
Et les doigts se raidissent, ridés
orgueilleusement

Mais déjà les grappes trempées des
frênes rouissent
Mais déjà les pointes des barbelés
suent des larmes
Mais déjà l'édredon moisi de nuées
sales s'échancre

Et les narines impuissantes hument
la farine de lin
Et les narines humides acclimatent
l'amère moutarde
Et les narines prisent l'amidon du
tablier maternel

Mais déjà le torchis brun dépaillé
s'écoule en vase
Mais déjà de la bourlique éclatent
les bulles fades
Mais déjà l'eau du fossé délite le
papier de bonbon

Et la bouche se rafraîchit, suçant
la pièce de 20Fr
Et l'élastique incruste aux genoux
un cercle livide
Et l'écheveau emprisonne les mains
d'un fil funeste

Mais déjà Mouchette saigne dans le
flot du schiedam
Mais déjà Mouchette ébouillante le
linge ammoniacal
Mais déjà Mouchette se penche vers
l'eau baptismale

Mais déjà Mouchette se glisse dans
l'eau baptismale
Mais déjà Mouchette frissonne dans
l'eau baptismale
Mais déjà Mouchette se cambre dans
l'eau baptismale

Mais déjà............................Mouchette

Lucien Suel

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posted by Lucien Suel at 08:09 0 comments